La réforme des législations arabes sur la liberté de presse a été au centre d'une rencontre régionale, organisée jeudi au Caire à l'initiative de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et la Fédération des journalistes arabes (FAJ). Intervenant à cette occasion, le président de la FAJ, Ibrahim Nafie s'est félicité de l'accord conclu entre les deux fédérations pour surmonter leurs différends, lors d'une réunion tenue en 2010 à Marrakech à l'initiative du Syndicat national marocain de la presse (SNPM). Il a expliqué que cet accord permettra l'ouverture de larges perspectives devant la coopération entre les deux parties sur des objectifs communs concernant la formation des jeunes dans des domaines, liés notamment au journalisme d'enquête et aux modalités d'élaboration des rapport sur la liberté de la presse. Pour sa part, le président de la FIJ, M. Jim Boumelha s'est attardé sur la conjoncture dans laquelle se tient cette rencontre, soulignant le rôle de l'opinion publique dans la détermination des politiques dans la région. "Les journalistes jouent un rôle crucial dans la promotion de la liberté et la dignité qui figurent parmi les revendications des peuples de la région dans l'étape actuelle", a-t-il ajouté. Dans ce sens, le président de la FIJ a souligné qu'il est impératif de procéder au changement et à la réforme des lois régissant la presse dans les pays arabes, en plaidant pour un passage d'un "contrôle répressif exercé par les autorités" à une supervision menée par les institutions de presse elles-mêmes. Lors de cette rencontre, le premier vice-président de la FIJ, M. Younes Moujahid, a présenté un inventaire des normes internationales les plus élémentaires de la liberté de la presse, notamment celles se rapportant au droit d'accès à l'information et au respect de la déontologie de la profession. Il a aussi évoqué d'autres principes, liés au concept du journalisme de service public qui, selon lui, permettra de mettre la presse à l'abri des influences de l'argent et des interventions politiques. Ces principes concernant aussi certaines normes garantissant le droit du journaliste à ne pas révéler ses sources, sauf dans des cas exceptionnels prévus par la loi, l'autorégulation de la profession, la garantie de la présence des cultures nationales en accordant un intérêt particulier au contenu, ainsi qu'à la préservation des droits de l'auteur et l'élaboration de législations supprimant les peines privatives de liberté. Lors de cette rencontre de deux jours, un certain nombre de représentants des syndicats de presse arabes ont présenté des rapports sur les réformes à introduire aux législations nationales relatives à la presse et sur les mécanismes mis en place pour réaliser cet objectif à travers notamment l'implication d'autres forces politiques et sociales nationales, ainsi que des organisations internationales et régionales. Les participants à cette rencontre devront débattre aussi du plan d'action pour la réforme de l'environnement juridique des médias, le contrôle des violations de la liberté de la presse et les mécanismes d'élaboration des rapports et d'organisation des campagnes pour promouvoir cette liberté. La Fédération internationale des journalistes avait organisé, en avril dernier à Casablanca, une réunion régionale des syndicats des journalistes dans la région du Moyen Orient et l'Afrique du Nord, consacrée à l'examen des derniers développements dans le monde arabe et du rôle des médias et de l'attitude des journalistes face aux vents du changement dans la région arabe.