L'immigration, l'intégration et le co-développement sont les thématiques sur lesquelles s'est focalisé le débat lors de la 2ème Journée des Marocains de Madrid, tenue samedi avec la participation d'associations de Marocains d'Espagne, de membres de la communauté marocaine et de représentants d'Ong espagnoles. Organisée par le "Mouvement pour la Paix" en collaboration avec des associations marocaines en Espagne, cette rencontre se veut un espace de débat et de réflexion sur la situation des Marocains résidant à Madrid et le rôle qu'ils peuvent jouer en tant qu'agents de développement dans les pays d'origine et d'accueil. Initiée sous le thème "de l'immigration au développement", cette journée vise à jeter la lumière et à attirer l'attention des Marocains résidant à Madrid et sa région, notamment les acteurs de la société civile, sur les rapports entre migration et co-développement. Elle ambitionne également d'aider à trouver des mécanismes d'action à même de favoriser le travail en réseau des différentes associations d'immigrés marocains à Madrid, dans l'objectif de mettre en œuvre des projets communs au service des immigrés marocains et de leur intégration. S'exprimant lors de l'ouverture de cette rencontre, la présidente du "Mouvement pour la Paix", Francisca Sauquillo, a mis l'accent sur l'importance du travail en réseau en tant que mécanisme de renforcement de la coopération entre les membres du tissu associatif marocain en Espagne, ajoutant qu'il s'agit d'un moyen important pour mieux cerner les problèmes et les besoins de la communauté marocaine. Carmen Olabarria, responsable de la section "Développement" au sein de la municipalité de Madrid, a relevé que ce genre de rencontres axées sur le rapport entre immigration et développement revêt un intérêt particulier, surtout dans cette conjoncture de crise économique. Débattre du développement humain concernant le collectif d'immigrés "est nécessaire aujourd'hui plus que jamais", a-t-elle insisté. Olabarria a appelé, par ailleurs, à mener une réflexion sur l'impact économique des Marocains résidant à Madrid sur le développement de leur pays d'origine, sachant que la valeur de leurs transferts d'argent vers le Maroc s'est élevée à près de 73 millions d'euros en 2008. Samira Oukhiar, coordinatrice à l'Association socioculturelle Ibn Batouta à Madird, a souligné que l'intégration des Marocains ne peut être assurée uniquement à la faveur d'actions liées à la société d'accueil, mais également à travers des activités, notamment dans le domaine du co-développement, destinées à renforcer leur attachement à leur pays d'origine. L'immigré marocain à Madrid peut jouer, grâce à une citoyenneté active, un rôle important dans l'amélioration de la compréhension mutuelle et réciproque entre les sociétés marocaine et espagnole, a-t-elle ajouté, relevant le rôle important, dans ce sens, des organisations de la société civile. Le porte-parole de l'Association des universitaires marocains de Madrid, Said Bourhim, a relevé l'importance de ce type de rencontres qui permettent aux membres de la communauté marocaines de se rencontrer et de débattre au sujet de différentes questions les concernant. Il a souligné que les universitaires marocains à Madrid ont tenu à prendre part à ce débat, vu la mission qu'ils peuvent assumer en faveur de l'amélioration de l'intégration des immigrés marocains en Espagne et de la promotion de leur image auprès de la société d'accueil, ainsi que dans l'accompagnement de la deuxième génération des Marocains issus de l'immigration, notamment pour le renforcement des liens avec le pays d'origine. Au programme de cette journée figurent des ateliers et une conférence sur des questions se rapportant à l'immigration marocaine en Espagne, notamment "le collectif marocain en Espagne face à la crise" et "le collectif marocain et le problème de la participation politique". La rencontre a été marquée également par la projection d'un documentaire intitulé "Entre dos aguas" (Entre deux rives), qui a été suivi d'un débat sur l'intégration des immigrés et de leurs enfants. Cette manifestation a été organisée en collaboration avec l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID), la municipalité de Madrid, l'Association socioculturelle Ibn Batouta, l'Association des universitaires marocains de Madrid (AUM), l'Association Tayba et l'Association AIAMA.