Le public de la 33ème édition du moussem culturel international d'Assilah a vibré, mercredi soir, aux rythmes d'un agréable spectacle artistique animé par l'ensemble Rhoum El Bakkali de la Hadra chefchaounia. ES : Maria Laaroussi Les chanteuses, toutes vêtues du costume traditionnel de la région, ont livré un spectacle haut en couleurs rythmé de mouvements, de chants, de danses et de balancements, tantôt de gauche à droite, tantôt d'avant en arrière. Les autres, assises à même le sol en demi-cercle, jouent de différents tambours (bendir, darbouka, taarija) dans une ambiance émaillée autant de textes poétiques et de mélodies exquises que de prouesses chorégraphiques d'une rare délicatesse. L'ensemble de Rhoum El Bakkali, nommé Akhawat El Fane El Assil (Les soeurs de l'art authentique), s'attache à préserver cet ancien héritage du soufisme et des traditions populaires, en y rajoutant une part de créativité et d'originalité. Leurs chants et paroles sont des poèmes en arabe, provenant notamment du répertoire soufi des chants de Samaa composés par des maîtres de la tradition classique arabo-andalouse. Débutant sur un tempo lent et majestueux, la Hadra intègre progressivement des mouvements rythmiques qui prennent de plus en plus de vivacité avec les percussions et les youyous des femmes, pour atteindre son apogée avec cette sorte d'extase, qui constitue l'essence même de la Hadra. La Hadra (littéralement présence) constitue un rituel qui se pratique dans le contexte spirituel des assemblées des confréries religieuses rattachées au soufisme. Elle comporte des louanges et des prières chantées, dont la finalité est de parvenir à un certain état d'extase considéré comme le fruit d'une union avec la présence divine. Cet art se manifeste aujourd'hui notamment lors des moussems, les anniversaires et les festivités, et spécialement celui du Mouloud, l'anniversaire de la naissance du Prophète Sidna Mohammed. Rhoum El Bakkali a été à l'origine de la création de cet ensemble éponyme, en mars 2004. Après avoir obtenu son premier prix de solfège et le prix d'honneur de la musique andalouse, cette dame artiste a vite cédé aux charmes multiples de cet ancien héritage du soufisme et des traditions populaires.