Le Parti de la justice et du développement (PJD) a organisé, jeudi à Rabat, une conférence pour débattre de la relation entre "les médias et les changements politiques actuels". La presse partisane au Maroc est confrontée à de multiples défis relatifs notamment à la diffusion, au marché de la publicité, à la compétitivité et au financement, a relevé le directeur du quotidien "Attajdid", Mustapha El Khalfi. Après avoir préconisé un réexamen des subventions publiques accordées dans le cadre du contrat programme, M. El Khalfi a souligné que la presse partisane est appelée "à redéfinir son identité" pour répondre aux nouveaux besoins du marché, définis par les grands changements intervenus au niveau de l'information. Il a estimé que cette presse doit s'ériger en tant que presse associée aux partis politiques, outil d'information et intermédiaire entre l'institution partisane, la société et les lecteurs. Pour M. El Khalfi, la presse doit constituer la conscience de la société et doit, dans ce sens, respecter les valeurs afin d'être capables d'incarner davantage les préoccupations de la société. Il a également appelé à une révision du code de la presse et à une restructuration de la relation entre la presse partisane et celle non-partisane afin de relever le défi de l'information numérique. Pour sa part, M. Abdessamad Bencherif, professionnel des média, a évoqué le rôle joué par les réseaux sociaux et leur contribution à créer l'événement et à former l'opinion publique, soulignant l'impact de l'information sur la société, en tant que moyen de sensibilisation et obstacle contre les manipulations. Les réseaux sociaux (facebook, twitter) sont d'importants moyens pour diffuser photos et textes, a-t-il poursuivi, relevant que les nouveaux médias ont réussi à surclasser les schémas traditionnels en matière d'information et ont été décisifs dans la production de la dynamique politique et l'ébranlement de certains régimes politiques arabes. Pour M. Talha Gibril, journaliste et expert en communication, les événements qu'a connus le monde arabe trouvent leur origine dans le totalitarisme, le monopole du pouvoir, l'exclusion des nouvelles générations et la prolifération de l'enrichissement illicite et de la concentration du pouvoir entre les mains d'une minorité de la société. La presse audio-visuelle n'a eu aucun rôle dans ces événements, en raison de la mainmise directe exercée par ces états sur ces média à travers notamment leur financement directs et indirects, par le biais de la publicité, a-t-il fait observer. Cette conférence intervient dans le contexte des changements rapides intervenus dans le monde arabe et dans une tentative d'identifier les points forts des médias. Les intervenants se sont penchés particulièrement sur le rôle négatif que la presse numérique peut jouer dans le cadre de cette dynamique.