La dynamique du cinéma marocain est "un exemple" dans le Maghreb et en Afrique en général, a affirmé Mme Valerie Mouroux, responsable du département cinéma de l'Institut français, instance engagée en faveur du développement des cinématographies du Sud. Envoyée spéciale: Amal Tazi "Grâce au système mis en place par le Centre cinématographique marocain (CCM), le Maroc a pu se doter d'une filière de laboratoires, de studios, de salles de cinéma modernes et d'un système de financement de la production par l'Etat", a expliqué à la MAP, Mme Mouroux qui dirige le Pavillon "Cinémas du Monde" dans le cadre du 64-ème festival international de cinéma de Cannes (11-22 mai). Ce sont autant d'éléments qui font, selon elle, du cinéma marocain "un cas d'école idéal de ce qu'on espère un jour se développer largement en Afrique". Elle a souligné à cet égard que l'Institut français, placé sous la tutelle du ministère français des Affaires étrangères, suit "avec beaucoup d'intérêt" le cas marocain tout en soutenant le travail "exceptionnel" mené en faveur de l'émergence d'une nouvelle génération de réalisateurs, "grâce à laquelle la cinématographie marocaine finira par s'imposer". UN REALISATEUR MAROCAIN AU PAVILLON "CINEMAS DU MONDE" Dans le cadre du Pavillon "Cinémas du Monde", qui vise à révéler des nouveaux talents dans les pays du Sud, l'Institut français a invité pour cette troisième édition, une douzaine de réalisateurs, dont le Marocain Mohamed Achour, présent à Cannes avec son premier long métrage "...Un Film". "Mohamed Achour a été choisi pour la qualité de son film et du projet qu'il présente", a indiqué Mme Mouroux, précisant que la sélection des oeuvres tient en compte aussi bien leur portée artistique que de la thématique développée. Repéré au festival national du film de Tanger, où il a remporté le prix de la première oeuvre et celui du meilleur second rôle masculin, ce long métrage raconte l'histoire d'un jeune réalisateur qui veut faire son premier film et qui peine à trouver l'histoire idéale. A travers cette fiction, le réalisateur revient sur son expérience personnelle dans le domaine cinématographique tout en parlant du Maroc et les problèmes de la société marocaine. "C'est un film plein d'énergie et du désir, en phase avec les transformations de la société. On a bien aimé le regard humoristique du réalisateur", a souligné Mme Mouroux. Situé en plein coeur du Village International du festival de Cannes, le Pavillon "Les Cinémas du Monde", est un espace dédié aux cinématographies des pays du Sud (Afrique, Asie, Amérique Latine, Europe Centrale et Orientale, Proche et Moyen-Orient). Il vise notamment à soutenir le développement et la distribution des films portés par une délégation artistique composée cette année de douze jeunes réalisateurs, invités à participer à la "Fabrique des cinémas du monde", un programme mis en place dans le cadre de cette initiative dans le but de favoriser l'émergence de nouveaux talents dans les pays du Sud. Grâce à la qualité de ses ateliers et à la richesse de ses rencontres professionnelles, il a déjà permis à plusieurs projets de trouver des opportunités de coproduction et de distribution internationale, selon ses initiateurs.