Le bilan de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE, créée en 2010, est positif, a indiqué Mme Mbarka Bouaida, co-présidente de ladite Commission, aux côtés de Antonio Panzeri. S'exprimant lors d'une conférence de presse, mardi à Rabat, en marge de la 2-ème réunion de la Commission, Mme Bouaida a indiqué que depuis sa création, la commission s'est penchée sur des sujets d'envergure, notamment les accords relatifs aux secteurs agricole et de la pêche maritime, ainsi que la situation dans le camp de Gdeim Izik à Laâyoune. La 2-ème réunion de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE a porté sur différentes thématiques, dont les réformes politiques que connaît le Royaume, a-t-elle dit, soulignant la mise en place de groupes chargés d'examiner notamment la régionalisation avancée, la migration et la liberté de la presse. Elle a souligné que la Commission parlementaire mixte Maroc-UE a appelé à la poursuite en état de liberté du journaliste Rachid Nini. Elle a indiqué, d'autre part, que la Commission élabore des recommandations s'inscrivant dans le cadre du processus de renforcement de son champ d'action, ajoutant que ces propositions sont soumises au Conseil d'association. Pour sa part, M. Panzeri, co-président de la commission et président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen, a salué les réformes politiques "importantes" engagées par le Royaume, affirmant qu'elles sont de nature à "créer davantage d'équilibre entre les pouvoirs et de "consolider la démocratie au Maroc". Il a également plaidé pour le renforcement des relations commerciales entre le Maroc et l'UE, appelant en outre à la simplification des procédures d'octroi de visas pour encourager l'immigration légale et conforter l'intégration. La commission a salué, dans un communiqué rendu public, à l'issue de la conférence de presse, le processus de réformes constitutionnelles au Maroc, qui vise à renforcer le rôle du législatif et oeuvrer pour garantir la participation des femmes. Les membres de la Commission se sont félicités également de l'élargissement des prérogatives du Conseil national des droits de l'Homme, qui représente une avancée dans le respect des droits de l'Homme. "La réforme de la Justice, annoncée en 2009, doit être accélérée notamment dans le but de garantir l'indépendance de la justice, de raccourcir le délai des jugements et de mettre en oeuvre une politique spécifique pour les mineurs", lit-on dans le communiqué. La commission a adopté en outre des recommandations concernant la régionalisation au Maroc, soulignant que pour la réussite de ce chantier, un intérêt particulier doit être accordé au financement des régions et à l'équité régionale. Lors de leur échange avec le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, M. Aziz Akhannouch, les membres de la commission ont appelé de leurs voeux une mission de la commission pêche du Parlement européen au Maroc. "Cette visite sur le terrain permettrait de démontrer tout ce qui est mis en Œuvre par le Maroc pour développer ce secteur et ses retombées au plan local", selon le communiqué. "Il est nécessaire de renforcer les investissements en termes de mécanisation et d'ouvrir davantage les marchés pour faire face aux difficultés de l'agriculture, notamment dans les zones rurales qui se trouvent dans des situations de pauvreté", ajoute la même source. La coopération économique, plus spécifiquement la question de la convergence réglementaire entre l'UE et le Maroc dans le cadre du statut avancé, constitue également une opportunité pour l'UE, soulignent les membres de la Commission, estimant qu'il est nécessaire d'accompagner ce Statut avec un appui budgétaire à la hauteur des enjeux. Cette 2-ème réunion, dont les travaux se poursuivront jusqu'au 20 mai, a été marquée par la présentation de plusieurs exposés sur les réformes politiques engagées depuis plusieurs années au Maroc et sera suivie de visites dans plusieurs villes marocaines. Cette commission, qui vise à renforcer les liens entre les parlements européen et marocain a été créée conformément au statut avancé octroyé par l'UE au Maroc en 2008.