Le président du Conseil économique et social (CES), Chakib Benmoussa, a affirmé, vendredi à Rabat, que le Conseil adoptera une approche fondée sur l'écoute de toutes les composantes de la société pour que leurs propositions puissent aider les autorités concernées à prendre des décisions adéquates. Intervenant lors d'une conférence de presse à l'issue de la deuxième session du Conseil, tenue jeudi soir à Rabat, M. Benmoussa a indiqué que la valeur ajoutée du CES réside dans le débat déclenché entre ses différentes composantes en vue de sortir avec des propositions pratiques répondant aux aspirations des citoyens à la consolidation du processus démocratique. Cette institution constitutionnelle indépendante, a-t-il dit, jouit de larges prérogatives pour se prononcer aussi bien sur des affaires sociales et économiques que sur des questions relatives à la formation, l'environnement et à la culture, que ce soit sur la demande du gouvernement, du parlement ou du CES. La composition pluraliste de cette institution est de nature à élaborer des propositions prenant en considération toutes les catégories de la société, a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Benmoussa a souligné que l'Assemblée générale du Conseil a approuvé jeudi un plan d'action prioritaire basé sur deux axes majeurs, à savoir l'emploi des jeunes et leur insertion dans le tissu socioprofessionnel et la Charte sociale et la gouvernance. L'Assemblée a également approuvé la constitution de groupes de travail devant entamer leurs travaux, la semaine prochaine, en attendant l'installation effective des commissions permanentes, après adoption du règlement intérieur du CES par le Conseil constitutionnel. Six thèmes prioritaires ont été arrêtés dans ce cadre à savoir l'emploi des jeunes et les politiques de formation et de reconversion, les politiques d'inclusion des jeunes par la culture, l'économie verte et la création d'emplois, les politiques sectorielles, leur cohérence et leurs impacts, la charte sociale, composantes et démarche d'élaboration des grands contrats sociaux, la gouvernance des services publiques et la relation de l'administration avec le citoyen et les usagers. Le règlement intérieur du CES, adopté par l'Assemblée générale, institue six commissions permanentes: la commission des affaires économiques et des projets stratégiques, la commission des affaires de la formation, de l'emploi et des politiques sectorielles, la commission des affaires sociales et de la solidarité, la commission des affaires de l'environnement et du développement régional, la commission des affaires culturelles et des nouvelles technologies et la commission d'analyse de la conjoncture économique et sociale. La composition de ces commissions prendra en considération la représentation de toutes les composantes du Conseil en vue d'élargir le débat, a affirmé M. Benmoussa, soulignant que le CES s'appuie sur une approche globale et privilégie les thèmes transversaux et non sectoriels. Le règlement intérieur du Conseil prévoit la réunion de l'Assemblée générale au moins une fois par mois avec la présence de l'ensemble de ses membres. Les avis, les études et propositions émanant du Conseil doivent être approuvés par l'Assemblée générale avant leur publication au bulletin officiel. S'agissant du coût du CES, M. Benmoussa a signalé que les membres ne peuvent bénéficier d'aucun salaire mensuel, mais d'indemnités selon des modalités qui seront fixés par un décret comportant essentiellement les dépenses directes et indirectes occasionnées par les besoins d'assister aux sessions du Conseil et de ses commissions, ajoutant que le staff administratif du Conseil ne dépassera pas 60 personnes. Loin de se présenter comme un bureau d'études et de consulting, le Conseil comptera dans sa mission sur des études déjà élaborées tout en les renforçant par des études à court terme en vue de parachever la vision du Conseil et établir une plateforme de débat sur certaines questions. Le CES est composé de cinq catégories représentant la pluralité des forces économiques et sociales à savoir des experts (24), des représentants des syndicats (24), des représentants des organisations et associations professionnelles (24), des représentants de la société civile (16) en plus de 11 personnalités représentant diverses institutions. Les 99 membres du Conseil sont nommés pour un mandat de 5 ans (renouvelable une fois), par le Premier ministre (32) et les présidents des deux Chambres du parlement (16), alors que 11 sont désignés de droit. Les 24 membres constituant la catégorie des experts sont nommés par SM le Roi.