Les participants à une conférence organisée dans le cadre de la 16ème session du Conseil des droits de l'homme (CDH), ont stigmatisé, mercredi, l'absence des libertés d'expression et de mouvement dans les camps de Tindouf et se sont intéressés, en guise d'illustration du déni de ces droits fondamentaux, au cas de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, dont le père a fait le déplacement à Genève pour en témoigner. Inaugurant la conférence, M. Ismaili Moulay Salma Ould Sidi Mouloud, père de Mustpaha Salma, a lancé un appel pressant au Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), demandant à ce que son fils, qui se trouve actuellement en Mauritanie après avoir été arrêté puis expulsé par le polisario, puisse choisir le pays où il désire s'établir. Il a à cet effet invité l'agence onusienne à assumer toute sa responsabilité pour que son fils puisse enfin être fixé sur son sort. Le président de l'Action Internationale pour la paix et le développement dans la Région des Grands Lacs (AIPD), M. Maurice Katala, a déploré lui aussi, que le droit à la liberté d'expression et de mouvement soient constamment violés dans les camps de Tindouf, au mépris des instruments internationaux, précisant que le cas le plus récent et le plus exemplaire, est celui de l'enlèvement et la séquestration, en septembre 2010, de M. Ould Sidi Mouloud. M. Katala a lancé un appel, au nom de son ONG et du Comité International pour la Charte africaine (CIRACl) à toutes les parties concernées, pour qu'elles s'engagent résolument à respecter et à promouvoir la liberté d'expression et de mouvement des personnes et familles retenues dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, afin de donner une chance à la mise en ouvre du Plan d'Autonomie proposé par le Maroc comme alternative crédible pour la résolution de la question du Sahara. M. Sidati Mohamed El Gallaoui, ancien représentant du polisario à Rome, a fustigé, son tour, les violations manifestes des libertés d'expression et de mouvement dans les camps de Tindouf, faisant remarquer que cette situation est aux antipodes des chartes et conventions internationales, dont l'Algérie, sur le territoire de laquelle ces violations sont commises, est pourtant signataire. Il a particulièrement condamné le traitement réservé par les séparatistes et leur soutien, l'Algérie, à M. Ould Sidi Mouloud, et qui dénote, a-t-il dit, du peu de cas qu'ils font du respect des droits de l'homme, notamment la liberté d'expression. M. El Gallaoui, a regretté que plus de trente ans durant la politique de l'Algérie n'ait guère changé puisqu'elle continue à opposer un refus catégorique et à poser des obstacles au recensement des populations des camps se trouvant sur son territoire. Dans son intervention, M. Lahcen Haddad, universitaire et militant des droits de l'homme, s'est attardé sur les violations des droits des populations retenues dans les camps de Tindouf, en étayant ses propos par deux récents rapports réalisés par des organismes indépendants, l'un rédigé par des experts américains et l'autre par " US Committee for Refugees and Immigrants en 2010 ". Ces deux rapports, a-t-il précisé, ont montré que les populations de ces camps ne sont pas autorisés à circuler librement et sont privées de leur droit de s'établir dans le pays de leur choix, ne sont pas recensées, ne sont pas autorisés à avoir un emploi rémunéré dans le pays hôte, l'Algérie, sont administrés par le polisario sur le sol algérien, une situation qui est illégale en vertu du droit international et des conventions internationales et sont privées de la liberté d'exprimer des opinions différentes de celles du Polisario ou du gouvernement algérien concernant la question du Sahara. Intervenant au nom de l'Internationale Démocratique Centre (IDC), M. El Mami Ahl Ahmed Brahim a, de son côté, décrit le climat de liberté, notamment celles d'expression et de mouvement qui règne dans les provinces du sud, contrairement aux camps de Tindouf. Il a notamment soulevé le cas de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui ayant défendu le projet d'autonomie, a été mis en prison, privé de voir sa famille et se trouve maintenant aux mains des Nations-Unies. M. Bahim a cité aussi, comme autre exemple de violations des droits de l'homme dans les camps de Tindouf, la déportation des enfants vers Cuba, dépeignant le déchirement et la douleur que cette pratique engendre chez les familles concernées. La parole a été par la suite donnée à M. Fernando Carmelo, militant des droits de l'homme (Espagne), à M. Ed-dahi El Bachir, de l'ONG " Al Intimae pour le développement des droits de l'homme et la cohabitation " de Laâyoune et à Mlle Maoualainine Saadani, ancienne déportée du polisario, qui ont abondé dans le même sens en condamnant la privation des populations des camps de Tindouf des droits humains les plus élémentaires, notamment la liberté d'expression et de mouvement. Les intervenants ont tous affirmé qu'ils s'associent à l'appel lancé, lors de cette rencontre, par le père de M. Mustpha Salma Ould Sidi Mouloud pour que son fils ait enfin a possibilité de choisir le pays où il souhaite s'établir. Cette conférence, a été organisée au Palais des Nations sur le thème " Liberté d'expression et de mouvement dans les zones de conflits : Cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud ", par l'International Démocratique Centre, l'Union de l'Action Féminine et l'Action Internationale pour la paix et le développement dans la Région des Grands Lacs.