Le directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM), M. Noureddine Saïl, a plaidé, jeudi, à Ouagadougou (Burkina Fasso), pour le développement de la production cinématographique en Afrique et la nécessité d'ériger des mécanismes d'aides à la production qui soient efficient et propice à la création. Intervenant au colloque "cinéma africain et marchés", organisé dans le cadre de la 22-ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO 25 février-5mars), M. Saïl a souligné que la production de films est, pour les pays africains, un "axiome incontournable", pour se garantir une présence dans le monde, dans les festivals et sur les marchés. "Je pars d'un axiome absolument incontournable : il faut produire. Il faut que l'ensemble des pays du continent africain décident de produire. Produire, c'est faire la promotion de sa propre image, de sa culture et de son imaginaire, c'est se garantir une présence partout dans le monde, dans les festivals et les marchés", a-t-il dit. "La meilleure façon d'arriver à cette production nationale, c'est d'abord de mettre sur pied des textes qui rendent absolument nécessaires et rigoureux les mécanismes d'aide à la production et surtout que des textes garantissent l'avance sur recettes", a souligné M. Saïl. Expliquant l'option de l'avance sur recettes, choisie par le Maroc, M. Saïl a relevé que dans ce cas c'est l'Etat qui garantit une certaine somme annuelle à distribuer par une commission complètement indépendante à des projets qui sont rigoureusement préparés et présentés. "De cette façon-là, on ne passera plus notre temps à déplorer le manque d'aide et de soutien. On va prendre en main, et on a tardé à le faire, notre propre destin cinématographique. Chaque pays chez soi. Et la bonne coopération africaine n'aura lieu que lorsque chaque pays aura quelque chose, aura des films à apporter", a-t-il insisté. Pour M. Saïl, "l'on ne peut pas parler de production africaine en sachant qu'il y a des pays qui ne produisent pas un seul film. Ce n'est pas normal. Moi j'aimerais bien qu'on parle de la production burkinabé, de la production ivoirienne, de la production marocaine ou de la production tunisienne". "Faites des films et nécessairement vous allez éprouver le besoin de construire aussi des salles, de petits multiplex qui vont de nouveau drainer les gens. Mais, la base c'est la production", a-t-il conseillé. La 22eme édition du FESPACO, l'une des manifestations cinématographiques les plus en vue du continent, connait cette année la participation de 195 films pour la sélection de la compétition officielle et 48 films pour la sélection hors compétition. Trois films marocains ont été retenus à la sélection officielle des longs métrages. Il s'agit de "la Mosquée" de Douad Oulad Syad, "Dar Lakbira" de Latif Lahlou et " Pégase" de Mohamed Moftakir.