Pour sa vingtième édition, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a choisi de consacrer l'une de ses rubriques au cinéma marocain. Une manière de rendre hommage à une cinématographie qui a le vent en poupe. Les regards se braquent sur le Burkina Faso, à moins de deux semaines de l'ouverture de l'une des plus importantes rencontres cinématographiques africaines : le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FesPaco). L'événement est de taille : le Fespaco se prépare à fêter ses vingt ans d'existence, du 24 février au 3 mars prochain. Pour ce vingtième anniversaire, ce festival a choisi de rendre un hommage particulier au cinéma marocain. Aux côtés d'un autre cinéma en vogue, à savoir le cinéma malien, objet d'une «Rétrospective», le Maroc sera fort présent à travers une rubrique intitulée «Focus». Cinq longs-métrages sont programmés : «Mémoire en détention» de Jilali Ferhati, «Les ailes brisées» de Mjid Rchich, «La symphonie marocaine» de Kamel Kamel, «Le Regard» de Nordine Lokhmari, et «Ici et là» de Mohamed Ismaïl. Au-delà de cette marque d'intérêt pour un cinéma marocain en plein essor, le Fespaco a décidé de présenter le long-métrage «La vague blanche» de Mohamed Ali Mejdoub en compétition. Dans la catégorie du film de court-métrage, le choix s'est porté sur «Le prince de Ouarzazate» de Fouad Chella, sans compter d'autres participations dans les rubriques «Panorama», «Vidéo»… Le cinéma marocain se taille ainsi une place de choix dans la programmation de la vingtième édition du Fespaco. Mais, en dehors de cet hommage, le seul film marocain sélectionné va-t-il disputer la timbale aux côtés du film sud-africain «Tsostsi», Oscar 2006 du meilleur film étranger, «Daratt» du cinéaste tchadien Mahamat Saleh-Haroun ou encore «Africa Paradis» du Béninois Sylvestre Amoussou ? La «nature», voire la «légitimité» de «La vague blanche» sont contestées. Selon des sources proches du Centre cinématographique marocain (CCM), le long-métrage de Mohamed Ali Mejdoub n'est pas un film cinématographique à proprement dit. Réalisé dans le cadre de la Film Industry de Nabil Ayouch, qui produit des films commandés par la SNRT, «ce film n'aurait pas été tourné selon les normes cinématographiques en cours», nous a précisé un responsable au CCM. En marge de la compétition, le 20ème Fespaco a choisi de se décliner autour du thème «Cinéma africain et diversité culturelle» qui fera l'objet d'un colloque. Ce colloque a pour objet de susciter la réflexion sur la façon dont doit exister le cinéma africain dans ce contexte de mondialisation assez complexe. Il s'agit pour le Fespaco de trouver le moyen d'inscrire culturellement l'Afrique dans le processus de mondialisation en cours. Le Fespaco a le mérite d'accueillir, au-delà de l'Afrique, des cinéastes représentant d'autres continents comme l'Europe, l'Amérique et l'Asie. C'est par ce brassage de festivaliers de différents bords et de diverses nationalités que le festival entend promouvoir sa vocation d'espace privilégié de la diversité culturelle. Outre ce colloque, le Fespaco accueillera, fête oblige, l'illustre Manu Dibango, grand musicien qui a beaucoup collaboré avec les cinéastes africains. A ce propos, les organisateurs prévoient un panel sur la musique de film, dans le cadre du Marché international du cinéma et de la télévision, le MICA, en vue de réfléchir sur l'apport de la musique dans la fabrication des films.