Le Représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, M. Mohamed Loulichki, a appelé à prendre "d'urgence" des mesures concrètes en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour leur permettre de mieux résister aux chocs externes et concrétiser leurs objectifs de développement. La communauté des donateurs doit honorer "d'urgence ses engagements" envers les PMA qui ont subi de plein fouet les effets de la crise financière et économique mondiale, a indiqué M. Loulichki, qui s'exprimait mercredi à New York, au nom Groupe africain lors de la cérémonie solennelle de passation de la présidence du Groupe des 77 (G77) et la Chine entre le Yémen et l'Argentine. Les PMA continuent d'affronter plusieurs défis limitant leur capacité de développement, à commencer par une dette étouffante, un large déficit en matière d'infrastructures, de faibles capacités productives, une faible participation au commerce international et une vulnérabilité accrue aux effets des changements climatiques, ainsi que la persistance de certaines maladies endémiques, a noté le diplomate, qui assure la présidence du Groupe africain pour le mois de janvier. La convergence de toutes ces crises a érodé une grande partie des progrès accomplis vers la réalisation des objectifs du Programme d'action de Bruxelles en faveur des PMA, ainsi que la concrétisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à quatre ans de la date butoir, a déploré le chef de la représentation du Maroc auprès de l'ONU. Dans la perspective de la 4ème Conférence des Nations unies sur les PMA prévue en mai 2011 à Istanbul, le Groupe africain souhaite un engagement renouvelé en faveur du développement des PMA par le biais d'un nouveau programme orienté vers l'action et qui sera basé sur un véritable partenariat pour le développement de ces pays. Il s'avère également important, a-t-il dit, de s'atteler, lors de la prochaine Conférence, aux aspects structurels qui peuvent aider les PMA à atteindre une croissance économique soutenue et le développement durable de manière à renforcer leur résilience aux chocs extérieurs et faciliter leur intégration dans l'économie mondiale à travers un meilleur accès aux marchés pour leurs produits, la diversification de leurs économies, en les aidant à réaliser la sécurité alimentaire et à améliorer leurs capacités à faire face aux défis du changement climatique. Il a, dans ce contexte, estimé d'une importance capitale le maintien de l'unité du Groupe des 77 à la prochaine réunion de Durban (Afrique du Sud) sur les changements climatiques, prévue durant l'année en cours. De même, le processus préparatoire de la Conférence Rio +20, qui se tiendra au Brésil en 2012, doit permettre au Groupe des 77 "d'exprimer clairement nos préoccupations et nos priorités et de s'assurer qu'ils sont adéquatement reflétés dans les résultats de la Conférence", a-t-il estimé. Selon lui, cette Conférence doit renforcer la gouvernance mondiale pour le développement durable nécessaire au développement des pays du Sud. Face à ces nombreux rendez-vous multilatéraux, l'ambassadeur a appelé le Groupe des 77+la Chine à avancer dans l'unité et une meilleure coordination. "L'unité du G-77, une meilleure coordination et une convergence de vue a permis à notre groupe d'atteindre des résultats positifs lors des négociations importantes liées à la cohérence du système des Nations unies et au Sommet sur les OMD. Les mêmes principes devraient continuer à guider nos efforts alors que nous nous préparons à d'importants rendez-vous au cours de 2011", a-t-il relevé, lors de cette cérémonie au cours de laquelle le Yémen à transféré la présidence du Groupe à l'Argentine. Le Groupe des 77 aux Nations unies est une coalition de pays en développement, réunis afin de promouvoir les intérêts économiques collectifs de ses membres et créer une capacité de négociation accrue à l'ONU. Créé par 77 pays en 1964, le groupe compte actuellement plus de 130 pays membres.