le ministre de la justice, M Mohamed Taïb Naciri, a souligné que la réussite de la réforme dans un domaine aussi difficile et complexe que celui de la justice, exige une méthodologie claire dans la mise en œuvre, une définition précise des priorités ainsi qu'un suivi constant dans la mise en application. Dans un entretien à la revue, "Adala Juste" à paraitre mercredi, le ministre a ajouté que la réforme de la justice exige avant tout l'implication des parties concernées pour la concrétisation de cette réforme et leur engagement effectif à réaliser les objectifs escomptés. Cette réforme, initiée par SM le Roi Mohammed VI, a cette particularité d'être une réforme profonde et globale qui ne se limite pas seulement la justice, mais embrasse, par sa globalité et sa profondeur, le système judicaire dans son ensemble, lequel constitue un élément fondamental de la citoyenneté et un chantier de haute importance pour le développement humain. a poursuivi M. Mohamed Naciri Il a relevé que cette réforme vise à atteindre plusieurs nobles objectifs qui sont appréhendés à travers le nouveau concept de la justice que SM le Roi a décliné comme étant " la justice au service du citoyen ". Le ministre a souligné que, dans le cadre du renforcement des garanties d'une justice indépendante, les amendements introduits au nouveau le projet de statut des magistrats a conféré au Conseil supérieur de la magistrature plusieurs attributions, dévolues dans la loi actuelle au ministre de la justice, ajoutant que tous les Marocains partagent aujourd'hui la conviction que l'indépendance de la justice constitue le fondement de l'Etat de droit, pour la construction duquel le Maroc a accompli des avancées qualitatives et tangibles sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI. M. Naciri a, d'autre part, estimé que la formation constitue le prélude incontournable pour la qualification constante et le perfectionnement professionnel continu, particulièrement en ce qui concerne les professions liées à la justice, lesquelles sont appelées constamment à accompagner l'évolution de la société et s'ouvrir sur les expériences réussies au plan international. Il a signalé , à cet égard, que l'institut supérieur de la justice a formé cette année un grand nombre d'auxiliaires de la justice , dont un 520 commissaires judiciaires et 500 Adouls alors que le nombre des bénéficiaires de la formation continue s'est élevé 1700 magistrats et fonctionnaires, et ce dans le cadre du programme réalisé au niveau de l'Institut supérieur de la justice, en plus de 1681 magistrats et fonctionnaires au titre de la formation assurée par les directions du ministère. M. Naciri a indiqué que son département entreprend actuellement une étude relative au développement de la formation judiciaire qui ne se limite pas uniquement aux magistrats en tant que formateurs et encadrants, mais qui intègre dans cette opération certains professeurs universitaires et des avocats au parcours distingué ainsi que d'autres professionnels qui peuvent apporter leur concours dans la formation du magistrat afin qu'il puisse se prévaloir d'une formation polyvalente et diversifiée. Le ministre de la Justice a, par ailleurs, relevé que si la situation matérielle des magistrats a connu une amélioration, il n'en est pas de même pour les greffiers, qui constituent une partie intégrante du corps de la justice, précisant que son département va oeuvrer pour doter les greffiers d'un statut et pour l'amélioration de leurs conditions matérielles. Il a également mis l'accent sur l'importance de la communication dans l'accompagnement du processus de réforme mis en œuvre par le Maroc, ajoutant que le ministère de la Justice a entrepris plusieurs actions pour contribuer à l'ouverture de la justice sur son environnement, telles les journées " portes ouvertes " qui permettent au public de prendre connaissance des efforts déployés par les tribunaux et des réalisations accomplies dans le domaine de la réforme . Concernant le droit de la défense, il a souligné que parmi les textes préparés actuellement par son département figure le code de procédure pénale pour renforcer les garanties juridiques de la défense. M. Naciri a également noté que le nombre d'inspecteurs n'est pas suffisant, ce qui nécessite la création d'inspections régionales et le renforcement de l'inspection centrale, précisant que l'inspection ne constitue nullement une ingérence dans le travail de la justice ou une atteinte à son indépendance. Il a indiqué que de par la particularité de certains dossiers, le ministère de la Justice est soucieuse de doter les tribunaux de magistrats spécialisés dans les crimes financiers en organisant des formations dans ce domaine au profit de plusieurs juges dans le cadre de la coopération internationale. Le ministre a également mis en relief le rôle de la justice dans le développement et la promotion des investissements, comme l'a souligné SM le roi à plusieurs reprises dans Ses discours. La mission de la justice, a-t-il dit, consiste à préserver la sécurité juridique, à renforcer la confiance et à garantir la bonne marche des affaires ajoutant que les tribunaux de commerce traitent régulièrement de grands dossiers d'investissement " avec une compétence reconnue ".