Une "intrusion planifiée externe" a fait en sorte que des revendications d'ordre social comme cela s'exprime dans tous les pays démocratiques du monde, soient détournées à des fins politiques, a affirmé, dimanche, M. Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en Italie. Dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision italienne "Rai News", le diplomate a souligné que l'objectif visé à travers cette intrusion était de torpiller les négociations sur le Sahara à travers la création d'événements s'insérant dans un agenda préétabli. M. Abouyoub a relaté, à cet égard, les actes d'intimidation perpétrés par des éléments armés infiltrés dans le camp de Gdeim Izik, près de Laâyoune, contre les nombreux citoyens qui voulaient rentrer chez eux, dans une tentative de transformer ce mouvement revendicatif à caractère social en véritable contestation politique. Dès lors que la sécurité des citoyens n'était plus garantie, les autorités ont été obligées d'intervenir pour libérer les personnes prises en otage et ramener l'ordre, a indiqué l'ambassadeur, soulignant que les éléments des forces de l'ordre mobilisés dans l'opération de démantèlement du camp n'étaient pas armés comme le montrent clairement les enregistrements vidéos réalisés de l'intervention tout comme le traduit le nombre élevé de morts, enregistré exclusivement dans les rangs de ces forces. M. Abouyoub a dénoncé, à cet égard, le traitement tendancieux réservé par une certaine presse aux événements de Gdeim Izik, survenus le 8 novembre, soit le jour même de la reprise à New York des négociations informelles sur le Sahara, et la falsification flagrante des faits dont certains médias se sont rendus coupables. "Une honte", s'est-il exclamé. Le diplomate a tenu à rappeler que le conflit du Sahara est en fait un problème entre le Maroc et l'Algérie, soulignant que cette question n'a aucune influence sur les relations entre le Royaume et l'Union européenne qui, a-t-il indiqué, sont liés par de nombreux accords dont certains ont été conclus bien après que notre pays ait récupéré ses provinces sahariennes. L'ambassadeur a rappelé, dans ce même cadre, le statut avancé consenti par l'UE au Maroc. "L'Europe, de manière unanime, a accepté de conclure avec le Maroc un accord sur le statut avancé parce que c'est le seul pays de la région à s'aligner, avec harmonie, sur les principes contenus dans l'accord de Barcelone", a-t-il affirmé. Par ailleurs, M. Abouyoub a observé que le Maroc constitue "une question interne au système politique espagnol". Il a souligné, à cet égard, le caractère "passionnel" de toute évocation des liens entre le Maroc et l'Espagne, deux pays liés par des rapports multiples aux plans notamment historique et humain. "L'opinion publique y (en Espagne) est devenue aujourd'hui un business politique", a-t-il cependant fait remarquer. Dans une interview accordée récemment à l'agence de presse italienne "Ansamed", M. Abouyoub avait réaffirmé l'attachement du Royaume "au dialogue et à la négociation de bonne foi" pour le règlement de la question du Sahara marocain. Le diplomate avait assuré que le Maroc a toujours tendu la main à l'Algérie "à laquelle nous n'avons jamais fermé la porte à la coopération et au dialogue bilatéral". "Nous n'avons jamais changé de cap quant à l'édification vitale du projet du Maghreb Arabe, seul cadre à même de garantir la paix et la prospérité partagée dans cette région du monde", avait-il insisté. S'agissant des relations avec l'UE, l'ambassadeur avait observé que "les rapports entre l'Union européenne et le Maroc sont et demeureront exceptionnels par la qualité du dialogue et de la concertation, ainsi que par la qualité des projets communs réalisés". "Notre partenariat repose sur des valeurs communes de liberté, de démocratie, de droits humains et de respect mutuel", avait affirmé M. Abouyoub en soulignant que "l'Europe connaît parfaitement les enjeux politiques du dossier du Sahara et l'histoire du conflit".