M. Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en Italie a réaffirmé, vendredi, l'attachement du Royaume "au dialogue et à la négociation de bonne foi" pour le règlement de la question du Sahara marocain. "Le Maroc, à toutes les occasions, quels que soient les provocations, les diversions et les moyens dilatoires utilisés par l'autre partie, tient au dialogue et à la négociation de bonne foi pour apporter une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable", a souligné M. Abouyoub dans une interview accordée à l'agence de presse italienne "Ansamed". Interrogé sur le "sens" à donner à la poursuite des négociations sous l'égide de l'ONU en dépit des récentes tensions, l'ambassadeur a répondu que "la question est à poser à l'autre partie, c'est-à-dire l'Algérie". Le diplomate a assuré que le Maroc a toujours tendu la main à l'Algérie "à laquelle nous n'avons jamais fermé la porte à la coopération et au dialogue bilatéral". "Nous n'avons jamais changé de cap quant à l'édification vitale du projet du Maghreb Arabe, seul cadre à même de garantir la paix et la prospérité partagée dans cette région du monde", a-t-il également affirmé. Le diplomate a souligné que le Maroc "n'a pas peur d'être transparent", ajoutant que "nous le sommes par nature, par le respect de notre Constitution, des libertés fondamentales garanties par la loi et qui sont celles de l'expression libre des revendications et des opinions les plus diverses". "Le Conseil de Sécurité a considéré que l'argumentation marocaine était légitime et fondée et a rejeté les propositions de l'Algérie et du +polisario+ en n'ayant pas accepté d'instaurer une commission d'enquête internationale ni d'élargir le mandat de la MINURSO aux droits de l'homme", a fait remarquer le diplomate. Et M. Abouyoub de s'interroger : "pourquoi la Communauté internationale n'exige-t-elle pas une commission d'enquête internationale dans les camps de Tindouf sur l'enfermement des populations innocentes en violation flagrante des principes de base des droits de l'Homme ?". L'ambassadeur du Maroc en Italie a observé que "les rapports entre l'Union européenne et le Maroc sont et demeureront exceptionnels par la qualité du dialogue et de la concertation, ainsi que par la qualité des projets communs réalisés". "Notre partenariat repose sur des valeurs communes de liberté, de démocratie, de droits humains et de respect mutuel", a insisté M. Abouyoub en soulignant que "l'Europe connaît parfaitement les enjeux politiques du dossier du Sahara et l'histoire du conflit". "Le nombre des victimes parmi les forces de l'ordre explique pourquoi il aurait été imprudent de laisser le public quel qu'il soit pénétrer des zones où les éléments séparatistes étaient armés et se sont livrés à des actes d'une violence et d'une agressivité extrêmes", a souligné M. Abouyoub. "Ceci dit, la presse nationale et internationale peut accéder aux témoins qui étaient dans les camps et qui peuvent relater, mieux que quiconque, ce qu'ils ont enduré tout au long d'un mois", a-t-il poursuivi. Relatant les circonstances du démantèlement du camp de Gdeim Izik, l'ambassadeur a rappelé que "les forces de l'ordre n'étaient pas armées". "Le rapport de la Minurso confirme qu'effectivement aucune balle n'a été tirée. Ceux qui étaient, par contre, munis d'armes et ont utilisé toutes sortes d'armes blanches, cocktails molotov, bonbonnes de gaz et autres, sont les éléments de la milice qui ont infiltré le camp", a précisé le diplomate, soulignant que "les images que tout le monde peut visionner sur le net confirment de manière éclatante" ses propos. M. Abouyoub a assuré qu'"il n'y a pas eu de victime au moment et après l'opération d'évacuation du camp", mettant "au défi l'autre partie de donner un nom d'un civil campeur qui aurait perdu la vie" durant cette opération. Evoquant le lourd bilan parmi les éléments des forces de l'ordre "assassinés par les émeutiers", l'ambassadeur a regretté les allégations mensongères du "polisario" et de l'Algérie colportées par certains médias au mépris des règles d'éthique et de déontologie.