Le Maroc, qui a été à l'origine du lancement des négociations sur le Sahara, maintiendra la porte ouverte au dialogue pour une solution définitive du conflit. C'est un nouveau gage de bonne foi que le Maroc a donné à la veille de l'ouverture du 4ème round de négociations sur le Sahara, dimanche 16 mars à Manhasset (New York). « La main du Maroc restera tendue à l'autre partie dans le cadre de la proposition d'autonomie qui constitue une plate forme réaliste pour un règlement définitif du conflit du Sahara », a indiqué le chef de la délégation marocaine aux négociations, le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, en redéfinissant la ligne rouge à ne pas franchir lors de ces négociations, à savoir la souveraineté du Royaume sur l'ensemble de son Sahara. «Le Maroc n'accepte que l'autonomie et rien d'autre que l'autonomie», a précisé le négociateur marocain en chef, en réponse à l'intransigeance contre-productive du Polisario, qui s'accroche, ainsi que son mentor algérien, au défunt «Plan de règlement», qui s'est avéré être «inapplicable», de l'avis même des Nations unies. L'offre d'autonomie, qui a depuis sa présentation en avril 2007 au Conseil de sécurité, recueilli une large adhésion internationale, combinée au franc plébiscite national, reste, comme l'a souligné le président français Nicolas Sarkozy, lors de sa dernière visite d'Etat au Maroc, «le seul élément crédible sur la table des négociations». La contre-proposition du Polisario, dont le Conseil de sécurité s'est contenté de «prendre note», n'est finalement qu'un remake du fameux «Plan de règlement». C'est ce même «Plan» mort-né que le Polisario continue de mettre en avant, en l'absence d'une véritable vision politique pour tourner la page du conflit créé autour du Sahara depuis plus de trente ans. Et ce n'est surtout pas le langage de la provocation qui lui permettrait de «sauver la face». A la veille du 4ème round, le Polisario a multiplié les gestes de provocation, en annonçant son intention de procéder, contrairement à l'accord de cessez-le-feu de 1991, au peuplement de la localité marocaine de Tifariti, située à l'est du dispositif de sécurité, dans la tentative «désespérée» d'imposer un quelconque fait accompli. ? ce sujet, le ministre Benmoussa a réitéré le rejet exprimé par le Royaume de toute tentative visant à «changer la donne» sur le terrain. Le ministère des Affaires étrangères avait déjà publié un communiqué dans lequel il met en garde contre cette tentative, en soulignant « le ferme engagement du Royaume à préserver, par tous les moyens, sa souveraineté sur l'ensemble de son Sahara ». Autant le Royaume est déterminé à aller de l'avant sur la voie de la paix, autant il est prêt à faire face à tous les complots, de quelque nature qu'ils soient, qui visent sa souveraineté imprescriptible sur l'ensemble de son Sahara. El Mostapha Sahel, ambassadeur permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations unies, a réaffirmé pour sa part «la détermination du Maroc à préserver son intégrité territoriale et à défendre ses intérêts », déplorant par la même occasion la position figée et stérile de l'autre partie qui ne veut pas s'engager dans le processus enclenché par le Maroc à travers la proposition d'autonomie. Un refus, dont le Polisario, et particulièrement l'Algérie, «doit assumer les conséquences», a récemment averti le Maroc, qui affirme que l'intégrité territoriale du Royaume ne saurait faire l'objet d'aucun «marchandage». Une détermination que le Royaume traduit, sur le terrain, par la poursuite du projet de développement de ses provinces sahariennes. Le ministre de l'Intérieur a rappelé, par ailleurs, la nouvelle dynamique de développement en cours dans les provinces du sud, rappelant les projets urbanistiques en voie de réalisation, notamment le lancement dans les semaines à venir d'un projet de construction de 60.000 unités de logement au profit des populations de ces régions.