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La proposition marocaine d'autonomie, premier jalon d'un projet de gouvernance territoriale (Abouyoub)
Publié dans MAP le 19 - 12 - 2009

La proposition marocaine d'autonomie s'annonce comme le premier jalon d'un projet de gouvernance territoriale construit autour de l'idée de régionalisation avancée et approfondie, a affirmé M. Hassan Abouyoub, ambassadeur itinérant de SM le Roi.
Intervenant, vendredi soir à Fès, dans le cadre de la caravane-débat portant sur le projet d'autonomie pour le Sahara marocain, placé sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, M. Abouyoub a tenu à souligner que la proposition marocaine est "la réforme des réformes" et probablement l'avancée la plus importante que le Maroc aura réalisée depuis la fin du XIXème siècle sur le plan institutionnel.
" Toutes les autres réformes initiées sous le règne de Sa Majesté Mohammed VI seront couronnées par l'achèvement de ce chantier considérable", a-t-il dit.
M. Abouyoub a, dans ce cadre, souligné que la proposition marocaine est la forme la plus accomplie de l'expression de l'autodétermination. "En garantissant les droits humains collectifs dans un espace de souveraineté fondé sur les valeurs de la démocratie et de la liberté, elle offre la seule option crédible pour mettre un terme à un conflit artificiel et donner le souffle nécessaire au projet maghrébin", a-t- il insisté.
Et d'ajouter que ce défi qui consiste à rebâtir les fondements institutionnels d'une gouvernance territoriale héritière d'une accumulation d'expériences séculaires n'est pas à la portée de n'importe quelle société. Il exige, affirme-t-il, une confiance en soi, une sérénité institutionnelle, une croyance profonde en une société démocratique et une unité nationale qui se fonde sur une identité plurielle assumée et sur un projet et un système de valeurs consensuels.
La régionalisation approfondie sera un exemple d'organisation territoriale, et de gouvernance institutionnelle qui devrait inspirer de nombreuses nations qui, dans le monde, subissent les risques sécessionnistes à cause d'un usage non adapté du principe de l'autodétermination, a-t-il poursuivi.
" Cette réforme sera mise en oeuvre dans le contexte d'une mondialisation qui demande à être maîtrisée mais dont les effets sont perceptibles dans notre vie quotidienne. Le défi de la compétitivité globale que nous affrontons, trouvera dans la régionalisation approfondie, des atouts, une émulation inter-régionale et des perspectives plus prometteuses", a-t-il argué.
Et de préciser que les processus d'allocation de ressources, de développement durable, de réformes de certains secteurs comme l'éducation, trouveront dans cette forme avancée d'organisation territoriale, un espace propice à une meilleure mobilisation des acteurs et une plus grande solidarité.
Il a fait remarquer que cette solidarité s'exprime déjà dans ce laboratoire que sont les provinces du Sud par rapport à cette thématique du développement régional. "Il est regrettable, at-il ajouté, que nous ne communiquions pas assez sur les réalisations exceptionnelles qui ont été achevées et qui placent ces provinces à la pointe du développement humain, des infrastructures par rapport aux autres régions. Il y a très peu d'exemples dans le monde où une région passe en trois décennies d'un niveau de PMA (pays moins avancé) à celui de région émergente".
" Ces réalisations seraient-elles possibles sans la solidarité nationale et les sacrifices consentis par la Nation et les autres régions du Royaume? La réponse est évidente au vu des ressources endogènes de la région. Projetée à long terme, la prospérité des Provinces du Sud n'est pas viable dans un modèle autarcique et n'est concevable que dans l'interaction et l'arrimage aux autres régions du Royaume", a-t-il fait valoir.
Le Maroc avec le statut avancé convenu avec l'UE et le libre-échange est désormais en train de s'intégrer progressivement à l'Espace Economique Européen, a-t- il soutenu, précisant que la frontière Sud de cet espace sera désormais la Mauritanie. "Réussir ce chantier d'arrimage à l'Europe dans le contexte d'un Maroc régionalisé, signifie que chaque future région y assumera sa part et contribuera à sa réalisation", a-t- il dit.
M. Hassan Abouyoub a, par ailleurs, relevé que la responsabilité du Maroc vis-à-vis de son voisinage africain, dans une vision géostratégique qui s'impose d'elle-même, donne aux provinces du Sud une place particulière.
Il a ainsi précisé que le partenariat stratégique avec les voisins du Sud dont les jalons ont été posés par Sa Majesté le Roi, s'exprimera géographiquement dans les provinces du Sud. "Une région comme Dakhla a vocation à être un Hub pour l'Afrique et en particulier pour le Sahel. La qualité des infrastructures et les connexions logistiques, la proximité des Iles Canaries vont générer des activités et un rayonnement insoupçonnables", a-t-il enchaîné.
M. Abouyoub a tenu à préciser que ce projet collectif et fondateur devrait permettre, notamment d'abolir une frontière psychologique, de se débarrasser d'une attitude défensive voire complexée, en intégrant les éléments de la feuille de route contenue dans le Discours Royal du 6 Novembre, de mobiliser nos élites culturelles, économiques et politiques au service d'une action repensée et rénovée en matière de communication et de pédagogie à l'adresse de l'opinion publique internationale et d'exploiter les potentialités des nouvelles technologies de l'information pour affronter cette nouvelle guerre des ondes que nous subissons sur la toile (WEB) et qui est orchestrée par nos adversaires ".
" c'est en réussissant la mise en oeuvre du projet d'une société démocratique fondé sur les réformes impulsées par Sa majesté le Roi que nous gagnerons le défi d'un chantier de règne", a-t- il conclu.


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