Le rapport 2010 de la Fondation Anna Lindh sur les tendances interculturelles dans la région euro-méditerranéenne est une véritable feuille de route pour cette région, ont estimé à Rome plusieurs responsables italiens. Les conclusions de ce rapport, élaboré sur la base d'enquêtes menées en collaboration avec l'Institut Gallup auprès de 13.000 personnes issues de 13 pays européens et sud-est méditerranéens, ont été présentées jeudi au siège du parlement italien en présence de nombreux hommes politiques, intellectuels et experts en communication. "L'attention ne doit plus être focalisée uniquement sur la coopération économique mais doit englober aussi les questions sociales et culturelles", a souligné le président de la chambre des députés italienne, Gianfranco Fini, à l'occasion de la présentation de ces conclusions. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, il est devenu encore plus primordial de développer des mesures de sécurité souples, a estimé également Fini qui a mis l'accent sur le rôle joué par la Fondation Anna Lindh dans la promotion du dialogue entre les cultures. Le ministre italien des affaires étrangères, Franco Frattini a, pour sa part, relevé la consécration par le rapport du sentiment d'appartenance à la région méditerranéenne qui anime toutes les populations de la région. Tout en se félicitant du rôle joué par son pays pour la promotion du dialogue euro-méditerranéen, le chef de la diplomatie italienne a réaffirmé le soutien du gouvernement italien à l'action menée par la Fondation Anna Lindh. Exposant les conclusions de ce rapport, qui ambitionne de réduire le fossé qui s'est creusé dans les perceptions mutuelles entre les populations vivant des deux côtés de la Méditerranée et mieux comprendre les défis auxquels fait face la région euro-méditerranéenne, le directeur de la Fondation Anna Lindh, Andreu Claret, a insisté sur le fait que les populations de la région méditerranéenne partagent les mêmes valeurs fondamentales, tels que la solidarité familiale, l'hospitalité et le désir de connaissance des autres peuples. Toutes ces valeurs forment un pont culturel qui relie entre elles les sociétés de cette région commune, a-t-il affirmé. Piero Fassino, responsable des relations extérieures du Parti Démocrate italien (PD) a, de son côté, souligné l'importance de l'Union pour la Méditerranée en tant qu'institution créée pour le renforcement de la coopération dans la région. Il a également rendu hommage à la Fondation Anna Lindh pour son action en faveur de la promotion du dialogue entre les différentes cultures. Ce rapport "propose une alternative réaliste et crédible à la théorie du choc des civilisations", avait estimé en octobre dernier à Rabat, M. André Azoulay, conseiller de SM le Roi et président de la Fondation Anna Lindh. Présentant les résultats de ce rapport, M. Azoulay avait exprimé sa "profonde conviction que pour tous ceux, gouvernements, sociétés civiles et institutions, qui depuis des décennies rêvent d'un grand soir de l'Union des deux côtés de la Méditerranée, il y aura un avant et un après la feuille de route que la Fondation Anna Lindh avec son Rapport, vient de tracer dans cette perspective exaltante". Le rapport de la Fondation Anna Lindh apporte des éclaircissements sur les perceptions de la paix, de la justice et de la solidarité. Il permet également de mettre en exergue ce que l'euro-méditerranéen signifie sur le plan culturel, humain et de l'aspiration des peuples.