L'intervention de façon pacifique des forces de l'ordre dans le campement de Gdim Izik, près de Laâyoune, avait pour seul et unique souci la libération de la population qui était prise en otage par des milices armées, a souligné, mardi soir à Madrid, le ministre de l'Intérieur, M. Taieb Cherqaoui. Les forces de l'ordre n'ont tiré aucune balle, aussi bien lors de cette intervention dans le campement d'Izik, que durant les actes de violence et de vandalisme survenus à Laâyoune, a affirmé M. Cherqaoui, réfutant ainsi les informations sur "l'usage de la violence contre les manifestants" rapportées par certains médias espagnols se basant sur des sources suspectes. Lors d'une conférence de presse devant des dizaines de représentants des médias espagnols et internationaux, M. Cherqaoui a relevé que "le Royaume du Maroc, convaincu des valeurs de démocratie et de respect des droits de l'Homme", a opté pour une intervention "d'une façon pacifique" pour la libération de citoyens pris en otage par des bandes criminelles, tout en condamnant les informations erronées et mensongères sur les "génocides et les crimes contre l'humanité" véhiculées, à ce sujet, par certains médias espagnols. Ces milices armées "possédaient une grande capacité de détruire et de commettre des violences" ayant causé la mort de plusieurs membres des forces de l'ordre, qui étaient désarmés, a expliqué le ministre. Il a expliqué que les forces de l'ordre ont été la cible d'attaques extrêmement violentes de la part de ces milices armées bien formées, qui ont utilisé notamment des bombonnes de gaz et des voitures tout-terrain contre les éléments des forces de sécurité. Il a indiqué que ces milices armées, dont les membres sont des trafiquants de drogue, des personnes aux antécédents judiciaires ou recherchées par la justice et des opportunistes agissant selon un agenda politique étranger, ont agressé des éléments des forces de sécurité, de la Gendarmerie royale et des Forces auxiliaires à l'aide également de cocktails molotov et d'armes blanches.
M. Cherqaoui a rappelé que ces milices criminelles ont même égorgé un membre des forces de l'ordre, faisant remarquer que "ces actes barbares et sauvages rappellent ceux commis par les terroristes dans la zone subsaharienne et du Sahel". A cette occasion, le ministre a passé en revue la chronologie des événements, depuis le dressement du campement d'Izik jusqu'à son démantèlement le 8 novembre, précisant que l'intervention des forces de l'ordre a eu lieu après épuisement de toutes les voies de dialogue et pour rétablir le droit, imposer le respect de l'ordre public et libérer la population prise en otage. Il a poursuivi que les forces de l'ordre ont réussi à évacuer la population du campement en l'espace d'une heure et à imposer le respect de l'ordre public, mais les milices armées ont transféré les affrontements à la ville de Laâyoune où elles ont incendié des bâtiments et des biens publics et privés. M. Cherqaoui a rappelé que 106 des membres de ces milices, dont 33 sont des repris de justice, ont été arrêtés puis déférés devant la justice. Dans le même contexte, il a souligné que les autorités publiques, attachées au dialogue, ont permis aux citoyens de dresser des tentes au campement d'Izik pour faire part de leurs revendications sociales relatives à l'emploi, au logement et aux cartes de l'Entraide nationale, relevant qu'un dialogue a été ouvert avec la "coordination du campement", qui a abouti à des accords sur l'ensemble des revendications. Cette situation a changé suite à la prise de contrôle du campement par des individus armés, qui ont manifesté un refus de parvenir à une solution et ce, malgré la disposition des pouvoirs publics à satisfaire immédiatement des revendications de la population, a-t-il ajouté. Il a affirmé que ceci a amené les autorités locales à intervenir pour mettre un terme à cette situation illégale et assurer la protection des habitants du camp, faits otages par une bande criminelle et un groupe d'opportunistes au service d'un agenda politique étranger.