La surexploitation et le gaspillage des ressources naturelles et la pollution par les rejets liquides, solides et gazeux dans le milieu naturel sont autant de défis auxquels le Maroc doit faire face, a souligné mercredi à Marrakech, le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, M. Ahmed Akhchichine. Dans une allocution lue en son nom à l'ouverture des travaux d'un atelier, de trois jours, dédié à la gestion des déchets et au traitement de l'eau "initiative Waste- Cluster", le ministre a ajouté que ces pratiques qui tendent à mettre en péril les potentialités environnementales, ont un impact négatif sur la vie et le bien être du citoyen. Il a tenu à rappeler, dans ce contexte, que la pression que subissent les ressources naturelles limitées dont dispose le Royaume, est exacerbée par les impacts non maîtrisés des changements climatiques qui constituent aujourd'hui une préoccupation majeure de la communauté internationale. Et M. Akhchichine de poursuivre, dans ce contexte, que la gestion de l'eau et des déchets est une préoccupation primordiale des priorités nationales de recherche qui ont été définies depuis 1998 et actualisées en 2006 dans le cadre de la préparation de la stratégie nationale pour le développement de la recherche scientifique à l'horizon 2025. " Si de grandes avancées ont été enregistrées depuis quelques années sur les plans institutionnel, réglementaire, technique et des incitations, permettant ainsi de doter le Royaume d'outils nécessaires à la gestion de l'environnement, il n'en demeure pas moins que certaines régions continuent à subir les effets de la dégradation de l'environnement liée notamment au manque d'assainissement, à la mauvaise gestion des déchets, à la détérioration de la qualité de l'air, et à d'autres formes de déséquilibre des écosystèmes ", a expliqué le ministre. Pour M. Akhchichine, cette initiative est également très importante à plusieurs égards et constitue l'une des actions qui doivent être multipliées et qui constituent un début de chemin à l'intégration du Maroc à l'espace européen de recherche. Cette intégration, a-t-il poursuivi, est en train de se faire progressivement depuis la fin des années 90 et va prendre de l'importance avec l'avènement de l'Union pour la Méditerranée (UPM) et surtout avec l'octroi au Royaume du statut avancé.
Au sujet de l'organisation de cet atelier, le ministre a fait remarquer qu'il s'agit là d'une initiative hautement louable qui va permettre à l'université Cadi Ayyad de la cité ocre (UCAM) de développer ses relations de coopération avec l'UE, de favoriser un échange fructueux d'expériences mais surtout, d'ouvrir la recherche marocaine sur l'eau et les déchets sur de nouveaux horizons et sur les possibilités prometteuses de valorisation de cette recherche sur les plans social, économique, et industriel. Le président de l'UCAM, M. Mohamed Merzak a, quant à lui, indiqué que l'organisation de cet atelier s'intègre dans la politique d'ouverture que mène l'université pour créer des espaces d'échanges entre chercheurs, experts, et décideurs locaux, nationaux et étrangers, avec des partenaires potentiels. " Depuis sa création, l'UCAM a accordé une importance très particulière à la recherche appliquée sur des sujets d'importance stratégique, tel que la gestion des déchets et les traitements des eaux avec le volet des applications industrielles ", a rappelé M. Merzak Après s'être félicité de la pertinence des thématiques qui seront débattues lors de cet atelier, M. Merzak a fait remarquer que les équipes de recherche de l'UCAM, dans le domaine de l'eau et de l'environnement grâce à leur dynamisme, ont pu consolider des partenariats avec des organismes internationaux en l'occurrence, le département de la recherche scientifique de la CE et les autres organismes de recherches sur les deux rives de la Méditerranée. Initié conjointement par la Direction Recherche relevant de la Commission Européenne, l'UCAM et le Centre National d'Etudes et de Recherches sur l'Eau et l'Energie, ce workshop vise à promouvoir l'échange de bonnes pratiques et d'assurer le transfert de technologies relatives à la gestion des déchets et des eaux usées vers les industries agroalimentaires et celles textile des pays du nord, au profit du développement régional et social des pays partenaires méditerranéens. De l'avis des organisateurs, ce réseau de projets (Cluster) auquel participeront 43 partenaires régionaux issus du Maroc, Tunisie, Espagne, Italie, Belgique, Finlande, Pays-Bas, Portugal, Bulgarie, Croatie, Grèce, Suède et du Royaume-Uni et qui est financé dans le cadre du septième programme- cadre européen, peut avoir un impact important sur les acteurs locaux, régionaux et nationaux des partenaires issus des pays méditerranéens. Les participants à cet atelier examineront des questions liées au développement économique régional, au renforcement de l'Espace Euro- méditerranéen de la Recherche scientifique et à l'exploration conjointe des synergies possibles entre les projets, en termes d'actions concrètes, et en termes d'opportunités de financement avec d'autres instruments de financement européens et locaux.