Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), qui est considéré comme la clé de voûte de la gouvernance en matière d'agriculture et de sécurité alimentaire à l'échelle de la planète, a appelé à lutter contre la volatilité des prix alimentaires et l'insécurité alimentaire lors de crises prolongées. Le CSA, dont le secrétariat est constitué de membres des trois organisations s'occupant d'alimentation et d'agriculture basées à Rome (FAO, FIDA, PAM), a demandé, à ce propos, à son Groupe d'experts de haut niveau d'examiner de près et de formuler des recommandations sur "les causes et les conséquences de la volatilité des prix des denrées alimentaires, y compris les pratiques de distorsion du marché et les liens vers les marchés financiers". Selon un communiqué de la FAO, ce groupe devra aussi se pencher sur les politiques à mettre en Âœuvre pour gérer les risques liés à la volatilité excessive des prix dans l'agriculture et examiner les moyens qui permettraient d'assurer aux Nations et populations vulnérables l'accès à la nourriture lorsque la volatilité entraîne une perturbation du marché. Il s'agira aussi de déterminer les moyens visant à réduire la vulnérabilité par le développement de programmes sociaux et productifs pouvant servir de filets de sécurité. En ce qui concerne les mesures urgentes prises dans les pays en proie à des crises prolongées, causées par des conflits ou des catastrophes naturelles, le comité a recommandé qu'elles soient mieux intégrées à l'assistance à long terme, précise le communiqué. S'agissant des investissements internationaux dans l'agriculture, y compris les problèmes dits "d'accaparement des terres", le CSA a "encouragé la poursuite de l'élaboration des Directives volontaires internationales sur la Gouvernance responsable de la propriété foncière et des autres ressources naturelles", indique un rapport publié mardi. Le CSA a également décidé de lancer un processus inclusif portant sur les principes pour des investissements agricoles responsables qui respectent les droits, les moyens de subsistance et les ressources. Pour ce qui est du changement climatique, le CSA devrait se pencher sur l'examen des évaluations existantes et des initiatives sur les effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire et la nutrition. L'étude sera centrée sur les régions et les populations les plus touchées et les plus vulnérables, y compris les défis et les opportunités pour les politiques et les mesures d'adaptation et d'atténuation. Le CSA, qui a tenu sa 36ème session la semaine dernière à Rome, a fait l'objet d'une vaste réforme dans le but d'en faire la plate forme internationale et intergouvernementale la plus inclusive permettant aux acteurs concernés de se concerter pour assurer la sécurité alimentaire et la nutrition pour tous. Outre la FAO, le PAM et le FIDA, le Comité rassemble désormais un groupe élargi de parties prenantes telles qu'ONG, organisations de la société civile, autres organes des Nations Unies, secteur privé et représentants d'associations philanthropiques. Le CSA bénéficie, par ailleurs, des conseils d'un groupe d'experts de haut niveau dans divers domaines liés à la sécurité alimentaire et à la nutrition.