Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) tient, à compter de ce lundi, sa 36ème session à Rome avec la participation de quelque 190 pays dont le Maroc. La délégation marocaine à cette réunion de cinq jours est présidée par M. Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en Italie et représentant permanent du Royaume auprès de la FAO. Elle comprend également deux hauts responsables du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime. Il s'agit là de la première réunion de ce comité dans sa nouvelle composition après son extension, l'année dernière, à différents intervenants dans le domaine de la sécurité alimentaire au niveau mondial dont des ONG et les secteurs industriels. Les participants à la session discuteront des lignes directrices d'une plate-forme stratégique globale à adopter en la matière et s'attèleront à l'élaboration d'un document final pour une meilleure coordination au niveau international de la lutte contre la faim. Parmi les sujets les plus controversés qui seront examinés, la lutte contre les accaparements de terres et la vulnérabilité des agriculteurs face aux changements climatiques. Les questions cruciales de la volatilité des prix ou de la création d'un cadre stratégique permettant d'assurer la cohérence des politiques commerciales ou énergétiques comme celles liées aux agrocarburants - seront également abordées lors de la réunion du Comité de la sécurité alimentaire mondiale. Selon un rapport publié récemment par la FAO, vingt-deux pays dans le monde se trouvent actuellement dans "une situation de crise prolongée" à cause de crises alimentaires à répétition et de la prévalence de la faim sous l'effet combiné des catastrophes naturelles, des conflits et de la faiblesse des institutions. Dans les pays confrontés à ces problèmes complexes, le pourcentage d'individus sous-alimentés est, en moyenne, presque trois fois plus élevé que dans les autres pays en développement, avait souligné ce document publié conjointement avec le Programme alimentaire mondial (PAM). Ainsi, plus de 166 millions de personnes sous-alimentées vivent dans des pays confrontés à des crises prolongées, soit environ 20 pour cent du nombre total de victimes de la sous-alimentation dans le monde, ou plus d'un tiers du total en excluant les grands pays comme la Chine et l'Inde, avait précisé ce rapport sur "L'Etat de l'insécurité alimentaire dans le monde 2010". Dans ce document, la FAO et le PAM donnent, pour la première fois, une définition claire de "crise prolongée", ce qui contribuera à améliorer les interventions d'aide. Ainsi, un pays est jugé en situation de crise prolongée lorsqu'il connaît une crise alimentaire depuis huit ans ou plus, que les secours humanitaires qu'il reçoit représentent plus de 10 pour cent de l'ensemble de l'aide étrangère et qu'il figure sur la liste des pays à faible revenu et à déficit vivrier. La 36ème session du comité de la sécurité alimentaire mondiale de la FAO se tient à la veille de la célébration, le 15 octobre, de la journée mondiale de l'alimentation.