Face à la multiplication des défis auxquels fait face l'Afrique du Nord, l'action collective est devenue une nécessité incontournable, a affirmé mardi à Rabat le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Mohamed Ouzzine. Pour dégager les ressources nécessaires au financement du développement des pays de l'Afrique du Nord, l'action collective n'est pas seulement souhaitable, elle devient incontournable face à la multiplication de défis auxquels fait face la région, a déclaré M. Ouzzine à l'ouverture de la réunion d'experts sur le financement du développement en Afrique du Nord. Lors de cette rencontre de trois jours, initiée par le Bureau pour l'Afrique du Nord de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, le secrétaire d'Etat a cité parmi ces défis les changements climatiques, les effets de la crise économique et financière et la mondialisation qui se traduit "pour nous par une rude concurrence à nos économies". Rappelant les efforts soutenus déployés par le Maroc pour mobiliser les ressources nécessaires au financement du développement, le secrétaire d'Etat a affirmé que le Royaume "croit, fort bien, que seule une action collective dont le socle serait une coopération fructueuse entre nos pays, nous permettrait d'avoir la capacité et les moyens d'affronter les défis auxquels nous sommes confrontés". "Nos efforts et stratégies, aussi louables soient-ils, ne sauraient faire face, individuellement, aux défis de la mondialisation dont la première manifestation est la rude concurrence subies par nos économies", a-t-il souligné. Le secrétaire d'Etat a, en outre, relevé que l'existence d'un cadre institutionnel propice à la coopération, dont la coopération Sud-Sud, l'Union du Maghreb Arabe (UMA), le projet de Marché arabe commun, offrent "à nos pays d'excellentes plateformes pour une intégration économique qui ne peut être que bénéfique pour nos populations". "Nous nous réjouissons des initiatives engagées, telles les prises de participation, les fusions entre banques, la constitution de la Banque maghrébine de l'investissement et du commerce extérieur" et l'alignement des pratiques bancaires sur les standards internationaux, a-t-il poursuivi. Et de souligner que l'encouragement de la circulation des capitaux et des investissements interétatiques générerait, pour les économies des pays de la région des ressources supplémentaires. Il a en outre expliqué qu'"une intégration commerciale et une consolidation des échanges, non seulement, offriraient à nos petites et moyennes entreprises des débouchés supplémentaires, mais rendraient surtout notre région, en tant que marché important, une zone attractive pour l'investissement étranger direct". Pour sa part, Mme Karima Bounemra Ben Soltane, directrice du Bureau pour l'Afrique du Nord de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, a souligné l'importance de cette réunion visant à soutenir les pays membres et les centres de recherche régionaux dans leurs efforts pour développer des stratégies de financement propres à ces pays. Il s'agit pour les pays de la région, a-t-elle dit, de faire preuve d'audace et de créativité pour se doter de nouvelles sources de financement à travers notamment la création d'un environnement favorable aux investissements, et de repenser l'utilisation des ressources existantes en révisant les politiques fiscales et en veillant au respect des règles de gouvernance. Elle a ajouté que cette réunion est centrée sur l'étude des moyens d'optimiser le financement du développement des pays de la région. De son coté, le secrétaire général de l'UMA, M. Habib Ben Yahia, a souligné l'intérêt particulier qu'accordent les pays du Maghreb au développement du secteur agricole. Après avoir évoqué les défis auxquels fait face la région du Maghreb notamment les changements climatiques, M. Ben Yahia a tiré la sonnette d'alarme concernant le phénomène de la désertification qui menace plus de 80 pc des terres au Maghreb, et appelé à la conjugaison des efforts et au renforcement due dialogue et de la coordination entre les pays de la région pour promouvoir le secteur de l'agriculture. Les travaux de la réunion s'articulent autour des thématiques portant sur les stratégies de développement pour faire face à la crise économique mondiale, les impacts de la crise sur les stratégies de financement en Afrique du Nord et sur les politiques d'exploitation des ressources financières et le rôle du secteur bancaire. Participent à cette réunion des experts venant notamment d'Algérie, d'Egypte, de Libye, de Mauritanie, du Soudan, de Tunisie et du Maroc. Des représentants d'organisations nationales et régionales, dont l'UMA, la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (SEN-SAD) et l'ONU, prennent part également à ce forum scientifique.