Le Maroc demeure engagé à soutenir les efforts de développement des pays les moins avancés, à travers une coopération Sud-Sud renforcée et rénovée, a affirmé samedi à Lisbonne, le Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Mohamed Ouzzine. " Le Royaume du Maroc demeure engagé à soutenir les efforts de développement des pays les moins avancés, à travers une coopération Sud-Sud renforcée et rénovée, visant à améliorer le niveau de vie des populations pauvres et à mettre en place un environnement favorable à la réalisation de cet objectif ", a souligné M. Ouzzine, dans une intervention à l'ouverture d'une réunion ministérielle sur " le renforcement de la mobilisation des ressources financières pour les PMA". L'Aide publique au développement (APD) demeure primordiale et constitue un pilier fondamental du partenariat mondial pour le développement. A cet effet, le Maroc juge qu'il est crucial que les donateurs maintiennent les flux de l'APD et se mobilisent davantage pour honorer les engagements auxquels ils ont souscrits envers les PMA, a ajouté M. Ouzzine lors de cette rencontre à laquelle a pris part l'Ambassadeur du Maroc au Portugal Mme. Karima Benyaich. " L'amélioration de l'efficacité de l'aide demeure essentielle pour une meilleure utilisation des ressources financières. Il convient de constater que les PMA ont consenti des efforts louables pour satisfaire aux principes de la Déclaration de Paris et du Plan d'Action d'Acra ", a indiqué le Secrétaire d'Etat au cours de cette réunion préparatoire à la IVème Conférence des Nations unies sur les PMA, prévue en mai 2011 en Turquie. Ce processus doit aller de pair avec l'augmentation du volume de l'aide dont dépendent fortement les PMA, surtout dans le contexte de la crise économique et financière qui a affecté les sources de financement des économies de ces pays, a-t-il poursuivi, soulignant que le même effort doit être déployé par la communauté des donateurs en matière d'allègement de la dette extérieure des PMA. M. Ouzzine a dans ce sens estimé qu'il est nécessaire de réfléchir à une nouvelle génération de mesures à même de dépasser la lenteur et la lourdeur qui caractérisent ces initiatives et de permettre une gestion plus soutenable de la dette dans un contexte difficile, affirmant que le Maroc encourage également les initiatives d'annulation des dettes bilatérales ou de conversion de celles-ci en investissement. Conscient de l'effet d'allégement de l'annulation de la dette sur les ressources budgétaires et des gains économique qu'une telle opération génère, le Maroc a procédé à l'effacement de ses créances sur certains PMA d'Afrique et continuera à déployer les efforts d'assistance financière aux pays les plus pauvres, notamment d'Afrique, a-t-il affirmé. Pour M. Ouzzine, les besoins des PMA en matière de financement ne cessent d'augmenter et les sources de financement classiques, notamment l'APD, demeurent insuffisantes pour couvrir la totalité de ces besoins. C'est pourquoi la communauté internationale doit aller de l'avant dans l'exploitation des grandes potentialités qu'offrent les financements innovants. La pauvreté ne saurait reculer durablement sans une croissance économique soutenue, dont le moteur serait l'investissement et l'entreprenariat, a ajouté le secrétaire d'Etat qui a, toutefois, fait remarquer que malgré l'importance du volume des entrées mondiales d'investissements directs étrangers (IDE) dans le monde, les PMA n'occupent qu'une place marginale dans ces flux. Conformément à cet esprit de la coopération Sud -Sud et de sa solidarité agissante envers ces Pays, le Maroc encourage son secteur privé à investir dans les PMA africains, en leur préparant le terrain par le renforcement du cadre juridique du partenariat marocain africain, notamment par la conclusion d'accords commerciaux et de protection des investissements, a indiqué M. Ouzzine. Il a notamment rappelé l'initiative du Maroc de garantir aux exportations des PMA d'Afrique l'accès au marché marocain en franchise des droits de douanes et sans contingents. M. Ouzzine a, à cet égard, indiqué que les opérateurs économiques marocains se sont engagés, dans de véritables partenariats stratégiques avec leurs homologues africains, et contribuent, par l'investissement et l'expertise qu'ils apportent, au renforcement des capacités endogènes des partenaires africains à réaliser une croissance économique durable et à créer de l'emploi. Les institutions financières marocaines sont également fortement impliquées dans ces pays, où leur présence contribue à soutenir les échanges commerciaux et à aider à la bancarisation des économies africaines, a-t-il dit. Lors de la séance d'ouverture de cette réunion de deux jours, le ministre d'Etat et des Affaires étrangères du Portugal, Luis Amado a mis l'accent sur la nécessité d'adopter une approche concertée pour faire face aux énormes déséquilibres en matière de répartition des richesses. Le chef de la diplomatie portugaise a également souligné l'importance d'une action commune de l'ONU, des Etats et des ONGs pour réaliser les OMD et éviter une aggravation de la pauvreté au cours de la prochaine décennie. Des représentants de 50 pays prennent part à cette réunion organisée par le ministère portugais des relations extérieures en coordination avec le Bureau du Haut Représentant pour les pays moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement des Nations unies (UN-OHRLLS).