Le Maroc est un extraordinaire pays de tolérance et de cohabitation entre religions, cultures et traditions, ont soutenu, mercredi soir à Casablanca, Mme Nicole Elgrissy Banon (écrivaine) et Vanessa Paloma( écrivaine, musicienne et chercheur). Il faut communiquer pour véhiculer cette réalité à l'étranger, ont appelé les deux auteurs, d'origine juive, lors de la présentation de leurs livres "la renaicendre, mémoires d'une marocaine juive et patriote'' signé par la casablancaise Elgrissy Banon et "la voix des femmes dans l'équilibre de la création'' (Mystic siren, woman's voice in the Balance of création), commis par Paloma, originaire de Tétouan mais qui est née en Colombie et a vécu aux USA avant de s'installer au Maroc. Le Maroc est une école de sociabilité et d'humanisme, soulignera El Grissy Banon rappelant comment elle était invitée aux ftours du ramadan et comment la famille hôte, préventive, achetait spécialement pour elle de la viande Cacher. Cette hospitalité et cette générosité étaient réciproques dira la poétesse et modératrice de cette soirée Fatima Chahid Abaroudi, racontant comment conviée pendant le mois sacré par une famille juive au repas du Chabat, tout le monde attendait l'heure de la rupture du jeune pour se mettre à table "qu'on ne peut différencier des ftours des autres marocains''. Depuis la nuit des temps, a été cultivé et célébré au Maroc l'art de vire ensemble, dans l'amour, la paix, dans la communion d'esprit et de coeur, dira encore la poétesse Abaroudi. La chercheuse et chanteuse Paloma est comme une "colombe'' revenue au Bercail, retrouver son destin au Maroc où elle travaille sur des liens profonds entre populations musulmanes et juives à travers les traditions, les mÂœurs et la musique a-telle ajouté en référence à l'investigation que mène Paloma sur le répertoire arabo-judéo-espagnol du Nord du Maroc. Abordant l'oeuvre d'Elgrissy Banon, Abaroudi souligne qu'il s'agit d'un roman/ poème qui renvoie à l'immense générosité et bonté de l'auteur qui est nourrie par "une marocanité solidement ancrée''. C'est un livre d'émotion, d'amour, de respect, écrit sans compromis ni concession par une femme libre, ajoute Abaroudi à propos du roman de El Grissy Banon ( 334 pages, format moyen) paru aux éditions Afrique-Orient. "J'ai crié mes racines et mis la lumière sur la vérité, sur un sujet tabou ou longtemps tu, ici et ailleurs, sur le fait que les juifs se sont toujours sentis chez eux au Maroc'', a dit El Grissy Banon à propos de son travail. Présentant son oeuvre comme un bilan sur les conséquences de l'exode des juifs sur ces derniers et sur les musulmans, elle a rappelé, avec force, que le Maroc n'a jamais demandé aux juifs de partir et fait part de son objectif de crier cette vérité et faire en sorte que les exilés aient envie de revenir et reviennent. Où qu'ils soient dans le monde les juifs marocains restent toujours connectés à leur pays d'origine relèvera pour sa part Vanessa Paloma. Les familles marocaines juives de Los Angeles (ou elle habitait) ont préservé moult coutumes et traditions locales comme l'art de vivre, de manger et même de s'habiller avec le port de la Belgha et de la Jellaba rappellera l'auteur de ' ''la voix des femmes dans l'équilibre de la création'' (75 pages, format moyen) édition Gaon Books. Il faut croire en nous même car on peut changer les choses, a-t-elle dit, rappelant que dans son travail d'investigation, elle s'intéresse à la voix et au message transmis par l'expression, par le pouvoir de la parole et son impact sur l'âme et le cÂœur. Chanteuse/chercheuse, Vanessa Paloma, qui dirige un groupe de musique sépharade et qui a participé à plusieurs festivals de musique dont ''Tarab Tanger'', a agrémenté cette soirée par des morceaux choisis de son répertoire qui allie allègrement voix et notes brodées d'une harpe médiévale. Les deux romancières, qui viennent de signer leur première oeuvre respective, travaillent chacune de son côté sur un nouveau livre.