Le Maroc a besoin, plus que jamais, d'un paysage médiatique évolué, basé sur le professionnalisme et la modernité, un paysage qui assume ses responsabilités dans l'accompagnement des grandes mutations en cours avec un esprit indépendant, en ayant accès au soutien de l'Etat, a affirmé, mercredi à Tanger, Le secrétaire général du Parti Progrès et Socialisme (PPS), M. Nabil Benabdellah. Animant une conférence inaugurale de la rentrée médiatique, organisée par le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM- Section de Tanger), M. Benabdallah a mis en exergue, dans ce sens, l'expérience "très positive" de la libéralisation du secteur de l'audiovisuel, qui a permis aux Marocains de faire entendre leurs voix par des canaux diversifiés. Il a mis l'accent, lors de cette rencontre, placée sous le thème "La relation médias/politique : clarté et ambivalence", sur les fruits de cette politique, notamment la création de plusieurs radios privées, ce qui constitue une "avancée majeure" sur la voie de la consécration des acquis dans ce domaine. M. Benabdellah a également formulé l'espoir de voir cette démarche s'accompagner de la création de nouvelles chaînes de télévision, ce qui aura pour effet de développer l'offre médiatique nationale. Concernant la presse écrite, l'ancien ministre de la communication a souligné qu'il est nécessaire pour la profession que le nouveau Code de la presse, actuellement en gestation, voit le jour, préconisant aussi la création d'une instance en charge de superviser le secteur et assurer "la promotion de la déontologie de la profession", une instance qui soit formée des représentants des entreprises médiatiques, du SNPM et de la société civile. Il a aussi prôné une vraie politique d'accompagnement du champ médiatique de la part de l'Etat, à travers un soutien efficient et transparent qui puisse contribuer efficacement au développement du secteur. M. Benabdellah a aussi appelé au renforcement de la "complémentarité entre les domaines politique et médiatique, afin de faire des médias un levier pour les réformes démocratiques et la promotion de la vie politique". Il a, dans ce sens, relevé que toute démarche de mise à niveau du champ politique doit s'accompagner d'un effort pareil au niveau des médias, dans le but de mieux impliquer les citoyens dans le processus de développement et de réforme. Sur le plan politique, M. Benabdellah a souligné la nécessité pour les partis d'adopter une nouvelle approche axée sur l'ouverture et la communication avec les citoyens, affirmant que les formations politiques doivent assumer leurs responsabilités en matière de renforcement des acquis démocratiques et d'assainissement du climat politique. Il s'agit de redonner crédibilité et efficacité à l'action politique et combler le fossé entre les acteurs politiques et les citoyens, a-t-il indiqué, mettant l'accent sur la place prépondérante et centrale que doivent occuper les partis dans tout projet démocratique. M. Benabdellah a souligné l'importance des prochaines échéances électorales, notamment les législatives de 2012, appelant, dans cette perspective, à l'adoption d'un mode de scrutin plus propice à l'émergence d'élus crédibles et compétents et à établir les alliances politiques sur des bases saines adossées à des référentiels communs. De son côté, le secrétaire local du SNPM à Tanger, M. Said Koubrit, a noté que cette rencontre inaugurale, la deuxième du genre, se veut une occasion pour examiner des questions liées à la pratique médiatique et permettre aux acteurs locaux de contribuer au dialogue national sur cette question. Après avoir accueilli l'année dernière le journaliste et penseur Mohamed Larbi Messari, les organisateurs de cette rencontre, désormais annuelle, ont tenu à inviter une personnalité qui, forte de son expérience à la tête du ministère de la communication, a laissé son empreinte dans le processus de développement de la scène médiatique nationale, a ajouté M. Koubrit. Ont assisté à cette conférence plusieurs opérateurs des médias, acteurs associatifs et politiques et représentants de la société civile à Tanger.