En rejoignant le projet Transgreen visant à promouvoir le codéveloppement de l'interconnexion électrique entre les pays du nord et du sud de la Méditerranée, le Maroc est sur la voie de devenir exportateur d'électricité vers l'Europe, conformément à ses ambitions dans le cadre du plan solaire, écrit vendredi la presse française. Cette adhésion, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du plan solaire méditerranéen, permettra à l'Office national d'électricité marocain (ONE), au-delà de la participation aux futurs appels d'offre liés à la constitution du réseau électrique transméditerranéen, de "réduire sa dépendance énergétique et mettre le cap sur l'exportation", relève le journal économique +La Tribune+. Sous le titre "Le Maroc, futur vendeur d'électricité à l'Europe", le journal économique souligne que le plan solaire marocain ambitionne de "trouver des débouchés vers les pays du nord de la Méditerranée et de faire accéder le royaume aux tarifs de rachat européens". "Le calcul est simple: grâce à l'ensoleillement, les centrales solaires du pays offrent un rendement de 20 à 30 pc supérieur à celles installées en Espagne. Une production bon marché revendue aux opérateurs, en moyenne 40 centimes en Europe, contre 7 à 10 centimes au Maroc", explique +La Tribune+. Pour +Les Echos+, assurer la rentabilité de projets solaires africains en exportant leur électricité vers l'Europe à des prix plus élevés, "c'est le pari du Maroc, décidé à profiter de l'article 9 de la troisième directive européenne sur le climat". Imposé par le ministre français de l'Energie, Jean-Louis Borloo, celui-ci prévoit que les électrons verts importés comptent dans les objectifs d'énergies renouvelables en Europe. La transposition est en cours de négociation, "mais elle pourrait se traduire par des tarifs européens de rachat solaire à l'importation", estime le quotidien. "Avec notre ensoleillement, nous bénéficions d'un rendement supérieur", souligne M. Mustapha Bakkoury, président du directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire, cité par +Les Echos+. La publication met l'accent à cet égard sur "l'essor" de l'énergie au Maroc, ce qui attire de plus en plus les entreprises françaises. Fort d'un littoral très exposé au vent, le Maroc prévoit l'installation de 2.000 mégawatts de capacités éoliennes d'ici à 2020. Et profitant d'un taux d'ensoleillement 30 pc supérieur à celui de l'Espagne, il prévoit le même développement dans le solaire. "A l'achèvement de ces programmes, la part des énergies renouvelables dans la puissance électrique installée totale atteindra 42 pc", a déclaré mercredi Mme Amina Benkhadra, ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, à l'occasion de la signature d'accords de coopération de l'ONE avec le gestionnaire de transport français RTE et Transgreen, l'initiative de réseaux méditerranéens. Selon +La Croix+, le plan solaire méditerranéen, l'un des chantiers prioritaires de l'Union pour la Méditerranée (UPM), connaît "un coup d'accélérateur tout à fait inattendu au Maroc, en passe de devenir un nouvel eldorado pour la jeune industrie de l'électricité solaire". "Grâce au développement massif de l'éolien et du solaire", le Maroc, qui importe actuellement 18 pc de son électricité d'Espagne, "se voit déjà exporter ses électrons verts vers l'Europe d'ici à 2020", souligne la publication.