Allal El Fassi était un grand réformateur, qui a fait de la rénovation de la religion et d'autres secteurs de la vie son cheval de bataille pour la libération du pays et son développement, a affirmé, samedi à Fès, M. Mohamed Soussi, membre du Comité exécutif du parti de l'Istiqlal. Intervenant lors d'un colloque, initié par la fondation Allal El Fassi, sous le thème " bilan d'un siècle (1910-2010) dans le domaine islamique au Maroc", il a évoqué les grandes lignes de la pensée de ce leader et de ses projets visant à extirper les maux de la société que sont l'archaïsme et l'immobilisme en s'appuyant sur l'Ijtihad pour retrouver l'islam pur et véritable. Cette action de rénovation doit porter aussi sur d'autres secteurs de la vie dont la littérature et l'économie, avance-t-il. D'après le conférencier, Allal El Fassi, un Alem avisé et lucide, avait tous les moyens de mener à bien cette tâche car il était doté d'un esprit très critique et acquis au principe de l'Ijtihad, soutenant que le principal atout de l'Islam est son aptitude à l'évolution et à l'adaptation. Bien qu'elle soit une nécessité, la modernisation ne doit pas pour autant se réaliser au détriment du salafisme, estime-t-il. Pour sa part, M. Mohamed Belbachir (fondation Allal El Fassi), a noté que les approches de feu Allal El Fassi concernant la préservation de la langue arabe et de l'Islam, en réaction au dahir berbère du 16 mai 1930, sont toujours d'actualité, allusion faite au débat en cours sur la place des dialectes marocains dans la société. Ce dahir avait pour objectif principal d'éliminer la langue arabe et l'Islam dans les régions berbères, a-t-il dit. Dans ce cadre, les autorités du protectorat avaient décidé de fermer les tribunaux du Chraâ dans les régions berbères pour les remplacer par les tribunaux coutumiers berbères et d'interdire notamment aux croyants berbères d'accomplir le rite du Haj dans le but d'encourager la christianisation de ces populations, a-t-il ajouté. D'autres intervenants ont souligné que le pragmatisme de feu Allal El Fassi doit inciter les nouvelles générations d'Ouléma à être plus proches des préoccupations des citoyens concernant leur vie en général et leurs religion et religiosité en particulier et à tirer les enseignements nécessaires de l'oeuvre et du combat des leaders de la libération. A l'occasion du centenaire de la naissance de feu Allal El Fassi, la fondation Allal El Fassi a programmé pour l'année en cours une série de conférences, lancées en février dernier, dans l'objectif de jeter la lumière sur les développements du Maroc aux niveaux politique, culturel et social durant le siècle écoulé et sur la contribution des élites nationalistes et d'Allal El Fassi dans la lutte de libération contre le colonialisme. Allal El Fassi (de son nom complet Mohamed Allal El Fassi) est né le 10 janvier 1910 à Fès. Il est mort le 19 mai 1974 à Bucarest, en Roumanie. Il est un l'un des fondateurs du parti de l'Istiqlal.