La réforme du système éducatif marocain est devenue une nécessité pour permettre au secteur de jouer pleinement son rôle dans la préservation de l'identité nationale, ont indiqué, samedi à Fès, les participants à un colloque, initié par la Fondation Allal El fassi, à l'occasion du centenaire du grand leader nationaliste. M Mohamed Belbachir, de la Fondation Allal El Fassi, a souligné que les tentatives de réforme du système éducatif national depuis l'indépendance du pays se sont heurtées à une série d'obstacles ayant entravé l'application des principes de généralisation, d'arabisation et d'unification de l'enseignement en raison de l'absence d'une stratégie claire de formation des cadres. Il a attiré l'attention sur le problème de la déperdition scolaire, de l'analphabétisme, de la baisse du niveau, du chômage des diplômés et de la fuite des cerveaux. Dans le même ordre d'idées, M. Khalid Samadi, président du centre de la section des études islamiques de l'Ecole normale supérieure de Tétouan, a estimé que le défi pour le Maroc, qui a fait de son ouverture sur les valeurs des civilisations de son entourage un principe (Afrique, monde arabe, Europe, Amérique, Méditerranée) est d'inculquer les valeurs nationales aux élèves. Pour y parvenir, il a appelé à l'exploitation de toutes les matières scientifiques et littéraires comme support pour renforcer le sentiment nationaliste et musulman chez les nouvelles générations. De son côté, M. Abdelhay Amor, président du conseil des Ouléma de Fès, a axé son intervention sur les composantes islamiques de la personnalité et de l'identité nationale ainsi que sur la nécessité de préserver le patrimoine culturel et linguistique marocain. Il s'est arrêté aussi sur les dangers qui guettent cette identité, à l'heure de la mondialisation qui menace les spécificités nationales. D'autres intervenants ont abordé divers aspects de cette thématique consacrée aux valeurs de l'identité marocaine dans le système éducatif et les défis actuels, à l'image de M. Larbi Messari (Fondation Allal El Fassi), qui a donné un aperçu historique sur l'évolution de l'information au Maroc durant le siècle dernier (presse écrite, radio, télévision, Internet) et son rôle dans l'œuvre de libération et de développement du pays. Au début de cette rencontre, la 4ème du genre à être organisée en commémoration du centenaire de feu Alla El Fassi, M. Abdelkrim Ghellab, de la Fondation Allal El fassi, a indiqué que les thèmes abordés lors de ces colloques revêtent une importance particulière pour le Maroc et son avenir. Il a rappelé que feu Allal El Fassi est né à une époque marquée par plusieurs changements intervenus aux plans national et international, à l'issue des accords de Madrid de 1880, d'Algésiras de 1906 et du protectorat de 1912, relevant que le défunt s'est distingué dès son enfance par son opposition aux plans du protectorat et son engagement pour l'indépendance du pays ainsi que par attachement à l'identité nationale. Cette rencontre s'est déroulée en présence de M. Abbès El Fassi, secrétaire général du parti de l'Istiqlal et d'un grand nombre de militants du parti.