Un critique de cinéma marocain a appelé à prêter davantage d'intérêt à l'écriture du scénario et à ouvrir ce domaine à ceux qui s'y intéressent ou aspirent à acquérir une formation, "si nous désirons que le cinéma marocain parvienne à accéder à l'excellence", a-t-il dit. Dans un article paru, vendredi, au quotidien libanais "Al Hayat" sous le titre "le cinéma marocain, une recherche dans la problématique du scénario", Mouhakik a souligné que la question de l'écriture du scénario se pose toujours dans le cinéma marocain en raison du manque d'écrivains spécialisés en la matière. L'appui, qui est apporté aux films marocains s'accorde sur la base du scénario et non sur le film réalisé et c'est là où le bât blesse parce qu'il se peut que le scénario présenté soit excellent mais que sa réalisation sur le plan de la production cinématographique laisse à désirer. Le contraire est également vrai : un scénario qui s'avère d'emblée banal peut se transformer en un film réussi grâce au travail qui est effectué par un réalisateur fort, a ajouté Mouhakik, en indiquant que ce problème ne se pose pas seulement pour le cinéma marocain mais qu'il demeure soulevé à l'échelle internationale. "L'écriture d'un scénario maîtrisé, qui se base sur une histoire profonde et une réflexion approfondie, ne cesse de préoccuper ceux qui oeuvrent dans ce domaine", a fait remarquer le critique de cinéma. La nécessité d'avoir des écrivains spécialisés dans l'écriture du scénario qui sont au fait des règles régissant ce domaine s'impose désormais, a souligné le critique de cinéma marocain. Pour remédier à cette situation, Mouhakik a appelé à s'ouvrir sur l'imaginaire romanesque marocain et à tirer profit notamment de la dimension narrative qu'il renferme et de la capacité imaginative dont disposent certains écrivains, au moment où l'écriture du roman et de la nouvelle a connu un progrès remarquable durant ces dernières années non seulement au Maroc mais également dans le monde arabe. Travailler sur l'héritage populaire et culturel dont regorge le patrimoine marocain s'impose également, a estimé le critique de cinéma. En témoigne, a-t-il dit, "le nombre d'écrivains de scénario qui s'intéressent à cette matière". Dans ce même contexte, Mouhakik a fait remarquer que l'écriture du scénario a énormément progressé ces dernières années, dans la mesure où le 7-ème art marocain a vu l'émergence de nouveaux écrivains promus scénaristes, précisant à cet égard, que certains d'entre-eux se sont spécialisés principalement dans l'écriture du scénario de films, d'autres, par contre, y sont intéressés en s'inspirant du théâtre, du roman ou de la nouvelle. Ces derniers, a-t-il noté, ont imposé leur présence au niveau des films marocains qui ont été réalisé grâce à leur construction de scénarios. Mouhakik a, en outre, souligné que l'intérêt que prêtent certains romanciers marocains à l'écriture du scénario ou à la critique du cinéma, tels Mohamed Souf, Youssef Fadel, Nourredine Wahid et d'autres, a ouvert des perspectives d'émergence d'un nouveau genre de films basés sur un enchaînement narratif maîtrisé et une vision large compréhensible. En outre, dans des programme de certains festivals de cinéma marocains figurent des ateliers consacrés à l'écriture de scénarios qui ont incité de nombreux jeunes créateurs à s'inscrire dans cette démarche, aspirant par la même occasion à faire progresser les outils de leur réflexion dans ce domaine, a renchérit le critique de cinéma.