La ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Mme Amina Benkhadra, a indiqué, mardi à Casablanca, que le Maroc est capable de jouer un rôle important dans domaine de la coopération énergétique euro- méditerranéenne, particulièrement en ce qui concerne le développement stratégique des infrastructures de transport nationales et le stockage des sources l'énergie. Mme Benkhadra a souligné, dans un discours lu en son nom lors de l'ouverture du Forum international de Casablanca sur l'expansion de l'énergie solaire dans le Moyen-Orient et Afrique du Nord, que l'intégration du Maroc dans le système énergétique euro-méditerranéen constitue un axe majeur de la stratégique énergétique nationale. Elle a noté que le statut avancé du Maroc auprès de l'Union européenne, qui consacre bien les choix du Maroc dans le secteur énergétique, favorisera la pleine intégration du marché marocain de l'énergie à celui européen, à travers l'accélération de la convergence des politiques et des cadres législatif, institutionnel et de la régulation vers les dispositifs en vigueur au niveau communautaire. Mme Benkhadra a souligné que le projet solaire méditerranéen, qui permettra l'expansion de l'exploitation des énergies renouvelables au sud et au nord de la Méditerranée, vise à faciliter l'exportation des marchés d'énergie verte en Europe et couvre le déficit prévu dans l'eau potable par dessalement d'eau de mer. Elle a expliqué que le développement des projets d'énergie solaire doit être intégré dans une vision régionale plus large. A cet égard, le plan solaire méditerranéen, projet phare de l'Union pour la Méditerranée, favorisera le développement à plus grande échelle des énergies renouvelables dans les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée, afin de faciliter l'exportation d'électricité verte vers l'Europe et combler leur déficit prévu en eau potable par le dessalement de l'eau de mer. En effet, l'intérêt des projets d'énergie solaire à grande échelle réside également, a souligné la ministre, dans l'opportunité de recourir à cette ressource énergétique pour satisfaire les besoins grandissants en eau potable des pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée et faire face à la menace de pénurie de cette ressource vulnérable, notamment par les conséquences du changement climatique et les concurrences entre secteurs dont elle fait l'objet. Et d'ajouter que la réalisation des projets d'énergie solaire suppose la mise en oeuvre du cadre législatif, institutionnel et organisationnel approprié et des dispositifs pertinents en matière de régulation des marchés. A cette occasion, Mme Benkhadra a lancé un appel à l'Union Européenne et aux institutions financières internationales pour qu'elles s'associent davantage à ces projets, notamment ceux qui revêtent un caractère régionale à effet intégrateur, et qu'elles mobilisent les moyens financiers et techniques nécessaire en vue de leur réalisation. D'autre part, Mme Benkhadra a indiqué que l'accélération du développement économique et social dans le royaume entraîne la croissance de la demande en énergie qui, entre 2009 et l'horizon 2030, devrait tripler en énergie primaire et quadrupler en électricité. Pour sa part, M. Mustapha Bakkoury, président du Directoire de la Moroccan Agency for Solar Energy, a souligné l'importance du sujet traité lors de ce Forum qui intéresse tous les acteurs des pays de la région, surtout que l'énergie solaire représente les enjeux du futur. Il a également indiqué que la question de l'énergie solaire est au coeur de toutes les stratégies de l'énergie surtout en ce qui concerne la dimension environnementale, qui nécessite une intervention urgente face aux risques et menaces qui pèsent sur l'environnement à l'heure actuelle, et ce par le recours à l'utilisation d'énergies alternatives. M. Bakkoury a noté que l'épuisement des ressources énergétiques et l'augmentation de la demande nécessite l'utilisation des énergies renouvelables afin de réduire le manque énergétique, soulignant la nécessité d'unifier tous les efforts pour la recherche de sources d'énergie et la formation des cadres et des ressources humaines. Le projet lancé par le Maroc sur l'énergie solaire est conçu principalement pour assurer l'approvisionnement des énergies propres, a-t-il souligné, précisant que ce forum vise à renforcer le dialogue entre les différents acteurs impliqués dans le développement de l'énergie solaire dans les pays arabes, à offrir l'opportunité aux participants d'échanger leurs points de vue et expériences sur la faisabilité technique et financière des projets solaires, ainsi que sur la mise en place d'un environnement approprié pour les investisseurs et entrepreneurs. De son côté, le directeur général adjoint au ministère fédéral Allemand de la coopération économique et du développement, M. Manfred Konukiewitz, s'est félicité de l'expérience du Maroc dans le domaine de l'énergie solaire, considérant que le Maroc a démontré une réelle volonté de développer ce secteur en introduisant un certain nombre de lois et la création d'institutions spécialisées. Il a également souligné l'importance de ces mesures pour stimuler l'investissement du secteur privé dans les énergies renouvelables, ce qui contribuera à la réalisation du développement durable, la préservation des ressources énergétiques et la promotion des réserves d'énergie. Le Forum de Casablanca, organisé en coopération entre l'Agence marocaine de l'énergie solaire (KFW) et l'Office National de l'Electricité, ambitionne de renforcer le dialogue entre les différents acteurs concernés. Ce Forum de deux jours a été marqué par la participation d'environ 120 délégués en provenance d'Algérie, d'Egypte, de Jordanie, de Libye, de Tunisie, du Maroc, ainsi que des industriels de l'énergie solaire, des représentants des institutions financières nationales et internationales et satellites actifs dans le secteur de l'énergie solaire, des représentants d'institutions financières nationales et internationales, ainsi que des agences de développement.