La Banque africaine de développement (BAD) s'est associée aux pays de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) pour intervenir dans le développement de l'enseignement supérieur pour un investissement global de 30 milliards de FCFA (1 euro environ 655 Fcfa), a annoncé vendredi à Dakar, le représentant résident du bureau régional de la Banque, le marocain Mohamed H'Midouche. "Aujourd'hui, la BAD, l'une des principales institutions de financement en Afrique s'érige aussi en banque du savoir et de l'excellence au service du continent", a souligné M. H'midouch qui intervenait lors d'une conférence organisée par le Centre africain de Complémentarité scolaire universitaire et de promotion (CACSUP) dans le cadre du cinquantenaire de l'indépendance du Sénégal et des 16 autres pays africains. M. H'midouch, reconnu comme doyen des représentants de la BAD en Afrique, a plaidé à cette occasion en faveur de davantage d'implication de l'université dans le développement du continent. "Nous cherchons des partenariats efficaces avec les universitaires avec le souci de passer de la recherche au développement", a-t-il dit à ce sujet. Dans cette perspective, la BAD s'implique de plus en plus pour encourager les pépinières implantées dans les complexes universitaires et mettre en contact les chercheurs, les entreprises du secteur public ou privé et les bailleurs de fonds comme la Banque panafricaine. Lors de cette conférence, M. Hmidouch a présenté les actions de la BAD au service du développement du continent africain, notamment en ce qui concerne le financement des grandes infrastructures, le financement des économies des pays membres, et l'aide soutenue aux pays les moins avancés. La BAD est en passe de devenir le premier partenaire de choix des pays africains et en 2009 "nous avons été le plus gros prêteur en Afrique, avant la BEI et la Banque mondiale", a relevé M. H'midouch, soulignant que la Banque panafricaine continue sur sa lancée avec la décision, prise récemment lors de l'assemblée générale à Abidjan, de tripler son capitale, qui passe de 33 milliards à 100 milliards de dollars. "Ce capital permettra de répondre aux besoins actuels de l'Afrique afin de combler les déficits en infrastructures, telles les routes, les lignes ferroviaires, et l'adduction de voies d'eau pour faire face aux changements climatiques", a-t-il précisé. Et de mettre l'accent sur la réactivité de la BAD face aux effets de la crise économique et financière mondiale. Au niveau des opérations, les approbations de prêts se sont accrues de 129 pc par rapport à 2008 et les décaissements de 119 pc, en plus d'une facilité de liquidité d'urgence de 1,5 milliard de dollars et une initiative de financement du commerce de 1 milliard de dollars qui ont été mises en place aux premiers signes des effets dévastateurs de la crise en Afrique, a-t-il souligné à ce sujet. Ont pris part à cette conférence une pléiade d'universitaires, des responsables d'établissements internationaux implantés à Dakar et des représentants d'ONG locales et internationales s'activant dans le domaine du développement.