Le Maroc a connu des avancées qualitatives qui ont permis le lancement du processus de consolidation des droits culturels, a souligné mardi à Rabat, le président du conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), M. Ahmed Herzenni. Ces avancées n'auraient pu être réalisées sans la contribution de secteurs gouvernementaux, d'instituts et d'associations culturels, ce qui a donné lieu à un cumul dont le Royaume peut être fier, a relevé M. Herzenni dans une allocution à l'ouverture des travaux du séminaire national sur les droits linguistiques et culturels au Maroc. Dans la foulée de la mise en place des structures gouvernementales concernées, a-t-il fait remarquer, le Maroc a vu le développement d'une série d'instituts, d'académies et de centres concernés par la question culturelle dans son unité et sa diversité, notant que les associations des droits de l'homme et celles s'intéressant au domaine culturel appréhendent, pour leur part, ces droits linguistiques et culturels de différentes manières, notamment sous l'angle de la formation, de la recherche ou encore de projets de terrain. Le président du CCDH a indiqué à ce propos que le traitement des droits culturels et leur consolidation requièrent un engagement pour le respect de ces droits et leur protection, une implication pour les mettre en oeuvre de manière efficiente, outre l'impératif pour l'Etat de prendre les mesures législatives, administratives, financières et juridiques nécessaires en vue de garantir que tous les citoyens, sans discrimination aucune, puissent jouir de leurs droits culturels. Selon M. Herzenni, l'intérêt porté par le CCDH aux droits linguistiques et culturels s'inscrit dans le droit fil des attributions du conseil en tant qu'institution nationale concernée par les droits de l'homme et rejoint en même temps ses nouvelles orientations visant a accorder à ces droits la même importance réservée aux droits civils et politiques. Il a souligné que les droits de l'homme constituent un ensemble indivisible, interdépendant, et dont les composantes sont d'égale importance. Il a mis l'accent sur la nécessité de conjuguer les efforts entre toutes les composantes de la société pour relever le défi de la consolidation des droits culturels. De son côté, le doyen de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), M.Ahmed Boukous, a indiqué que ce séminaire vise à contribuer à l'impulsion d'une dynamique pour la diffusion de la culture des droits de l'homme et son appropriation, en tant que patrimoine universel. M. Boukous a noté que le Maroc occupe une place particulière dans le concert des nations dans le domaine du respect et de la promotion de la diversité culturelle, rappelant à cet égard l'adoption par les conseils de gouvernement et le conseil des ministres de la convention de Paris 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, la création de l'institut royal de la culture amazighe et l'intégration de la langue et de la culture amazighe dans les politiques publiques. Il a plaidé en faveur de la conjugaison des efforts de tous les acteurs et de leur engagement pour promouvoir les ressources immatérielles, notamment les langues et les cultures nationales au service de la nation et de son unité. Le séminaire national sur "les droits linguistiques et culturels au Maroc" qui s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la convention de partenariat signée entre le CCDH et l'IRCAM, se propose de mettre en place une vision commune dans la perspective d'élaborer un plan d'action de promotion des droits linguistiques et culturels. En 2008, le CCDH et l'IRCAM avaient signé une convention de coopération et de partenariat portant sur la promotion de la culture des droits de l'Homme, l'échange d' expertises et la formation dans les domaines les concernant et l'appui et l'implication mutuelle des deux institutions dans des programmes spécifiques définis dans la convention.