Par A Khouibaba , Montréal Mon pays, c'est la neige ; Mon pays, c'est le désert ; Mon pays, c'est les plages ; Mon pays, c'est la montagne ; Mon pays, c'est la discipline et le laisser-aller. Mon pays, c'est la technologie. Mon pays, c'est l'artisanat. Bref, c'est le pays des contrastes..... " Mon pays, c'est là où la souris et le chien ne peuvent cohabiter avec le chat. " Oui, c'est une image qui m'a marqué au Québec. Il n'est pas rare qu'une famille possède un chien, un chat et une petite souris en liberté à la maison sans qu'aucun des trois n'agresse un autre. Mon pays, c'est là où le radar du policier se règle en fonction de la couleur, de la marque, de la grosseur, de l'ancienneté, du numéro de plaque de votre véhicule. Mon pays, c'est là où le permis de conduire peut être remplacé par un billet de 100 dirhams. La contravention peut s'élever à 8000 dirhams, ce qui est égal à 400 dirhams et peut être facilement remplacée par un billet de 100 dirhams. Ils sont 2 à vous le demander, mais ils sont 24 à témoigner (1 policier = 12 témoins) contre vous, si vous ne trouvez pas un terrain d'entente. Mon pays où l'on peut skier dans les montagnes et se baigner dans une piscine à 30 minutes de route, ou dans la mer après 2h30 mn de voiture. Mon pays est généreux, hospitalier, nationaliste, c'est un pays où le peuple représente lui-même sa propre assurance-chômage, sa propre aide sociale. C'est un pays où il n'y a pas de chômeurs mais des sans-emplois, des sans-revenus. Mon pays, c'est l'espoir. Mon pays, c'est le soleil, la nature. Mon pays est une collectivité et chaque membre de la famille qui arrive à s'en sortir, portera le fardeau d'une famille pauvre, devenant en un sens sa lumière. Mon pays, c'est l'entraide. C'est un pays où la plupart des jeunes se sont fait voler leur adolescence, où le mot d'ordre était plutôt de trouver l'argent pour acheter un cahier avant d'aller au cinéma, payer des souliers avant d'aller dans les discothèques, bref, survivre. Mon pays où on répondra toujours "Ça va bien, merci au Bon Dieu" et pourtant... Les vieillards représentent des monuments (l'baraka), alors il ne faut pas y toucher. Il ne faut pas les placer quelque part, il faut au contraire les soutenir jusqu'à leur dernier souffle. Il faut surtout les traiter avec le respect qu'ils méritent : il faut leur demander de prier pour nous. Un peuple soudé, un peuple fier. Un peuple où l'on trouve les meilleurs pilotes d'avion du monde, mais où les automobilistes ne s'arrêtent pas au feu rouge. Si je fais le bilan de mon dernier voyage dans ce pays que j'ai quitté, il y a déjà 25 ans, je ne puis m'empêcher de louer le chemin démocratique qu'il a emprunté dans son continent et dans le concert des pays en voie de développement. C'est un pays où la liberté d'expression a pris sa place, où les Droits de l'Homme commencent à devenir un outil de travail à la fois pour le peuple et pour le gouvernement. C'est un pays qui reconnaît ses erreurs et tente d'en tirer des enseignements pour avancer. Ce pays incarne un bel exemple pour tous les autres pays. Ici, mon cœur a embrassé la raison pour apprécier mon pays, le Royaume du Maroc.