Dans la foulée des mouvements de protestation contre les horaires scolaires institués suite au changement du fuseau horaire dans le Royaume (GMT+1), plusieurs établissements scolaires étaient perturbés à des degrés divers. La grogne allant crescendo a contraint le ministère de l'éducation à revoir sa copie pour essayer d'atténuer l'intensité des mouvements de boycott des salles de classe. On est déjà à un troisième changement avec la circulaire 158/18 datée du 09 novembre. Des hésitations et des approximations d'un amateurisme déconcertant qui traduisent une réelle difficulté à maitriser la problématique du rythme scolaire dans sa complexité pédagogique, didactique et psychologique. Tout donne à croire que le changement du fuseau horaire a été subi et non choisi. On a commencé par un horaire scolaire surréaliste : 9 h-13h/ 14h-18h, soit une heure entre les cours de la matinée et ceux de l'après-midi. Devant les protestations des partenaires et surtout des parents d'élèves, le ministère a revu sa copie avec la circulaire 157/18 datée du 02 novembre qui préconise 9h-13h/15-17h avec des ajustements selon la disponibilité des salles … une semaine après c'est la nouvelle circulaire (158/18) qui donne aux académies régionales la possibilité de choisir des horaires scolaires en concertation avec les walis et les autorités locales qui répondent aux spécificités régionales . Il aura fallu au ministère une grogne généralisée pour se rendre compte que les décisions bureaucratiques descendantes, par reflexe administrative, porte atteinte à l'esprit même de la régionalisation avancée qui se veut un cadre inclusif d'intégration des compétences pour un développement harmonieux. Et comme à l'accoutumée, il aura fallu une crise pour que le ministère daigne réfléchir aux spécificités régionales et au chantier dela déconcentration administrative dans la gestion des affaires pédagogiques et la mise en place d'une administration de proximité. Et pourtant la création des Arefs devait constituer une étape importante vers la gestion déconcentrée de l'éducation et de la formation et son orientation vers une politique de proximité tenant en compte les spécificités régionales et locales afin de répondre avec efficience aux demandes exprimées par les partenaires sociaux, les parents d'élèves et surtout, la clé de voûte de tout l'édifice, les besoins des apprenants. On a donné malheureusement l'impression de vouloir ajuster les horaires scolaires au nouveau fuseau horaire d'une façon technique, voire mécanique sans se soucier des élèves, de la pédagogie et de la problématique des rythmes scolaires et leur impact sur l'apprentissage. Le reflexe administratif l'a emporté sur le pédagogique, et dire qu'il s'agit du ministère de l'éducation ! Reste à savoir si les Académies arriveront à rétablir la confiance avec les élèves après cette cacophonie qui en dit long sur les capacités des responsables d'un ministère qui devrait conduire une réforme du système éducatif qui détermine l'avenir de la Nation. Hassan BENMAHMOUD