La mise en place des cours d'éducation sur les valeurs et la valorisation du statut des enseignants sont à même de contrecarrer la violence en milieu scolaire, selon une étude du bureau Multi- pays de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Le rapport plaide pour l'introduction des cours d'éducation sur les valeurs dès le primaire et le renforcement des compétences des enseignants qui prennent en charge les clubs de l'éducation à la citoyenneté dans les domaines des droits de l'homme et du suivi des élèves, indique l'étude intitulée "Analyse de la situation de la violence au milieu scolaire", présentée mardi à Rabat. L'amélioration du niveau de vie et du salaire de l'enseignant l'aidera à se consacrer davantage à ses élèves et sera moins tenté d'organiser des cours de soutien payants, a précisé le document qui note qu'une attention particulière devrait être accordée à la promotion des activités parascolaires et au renforcement des centres d'écoute aux niveaux des établissements scolaires. Il est recommandé également d'accorder un rôle important aux familles et à la société civile qui jouent un rôle crucial dans la détection et la prévention des mauvais comportements notamment la violence, selon le document qui souligne l'importance d'impliquer de manière positive les médias et les réseaux sociaux pour éduquer les jeunes et véhiculer les valeurs et les bonnes pratiques. De même, ajoute la même source, il est primordial d'encourager des formations destinées aux enseignants et au personnel de l'administration dans certains domaines comme la psychologie de l'adolescence et de réviser les programmes scolaires pouvant avoir des aspects susceptibles de favoriser l'extrémisme violent. "La multiplication des cas de violence scolaires ces derniers mois est un indicateur qui interpelle les institutions et la société entière, ainsi que les partenaires techniques et financiers", a affirmé le représentant de l'UNESCO au Maghreb, Salah Khaled, appelant les différentes parties concernées par ce fléau à converger leurs efforts, en vue d'appuyer les institutions nationales et d'approfondir la réflexion sur les actions à mener pour que l'école puisse conduire les changements et renforcer les valeurs universelles. Il a précisé dans ce sens que cette étude réalisée avec l'appui institutionnel de la Commission nationale marocaine pour l'éducation, la culture et les sciences est à même de rendre compte de l'ampleur de phénomène, d'identifier la population concernée et la population à risque ou exposée et de montrer que la transversalité des politiques publiques, en l'occurrence éducatives est susceptible de contrecarrer ce fléau. Le responsable onusien s'est félicité de l'élaboration par le gouvernement du projet de loi-cadre contre la violence scolaire, ainsi que la mise en place d'un Observatoire National de lutte contre la violence scolaire. Ces mesures traduisent la volonté et l'engagement pour la mise en oeuvre d'une politique effective de prévention de toute forme de violence en milieu scolaire, a-t-il dit. Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, secteur de l'éducation nationale, a indiqué, dans une allocution lue en son nom, que la violence scolaire en milieu scolaire est devenue pour le Royaume "un défi", nécessitant une réflexion collective pour la mise en place une stratégie sectorielle intégrée basée sur des références pédagogiques et juridiques. Il a indiqué, à cet égard, que les projets inscrits dans la vision stratégique de réforme 2015-2030 peuvent avoir des incidences positives sur la question de la violence, à l'instar de ceux qui concernent l'équité et la discrimination ou ceux portant sur l'amélioration de la qualité ou l'environnement de l'école et sa gouvernance. Selon des statistiques de l'Observatoire National de lutte contre la violence, la violence qui domine le plus implique un élève avec un autre élève (64%), suivie par les cas d'élèves qui détériorent et cassent les biens de l'école (8%), et en troisième position se trouve la violence entre les élèves et les enseignants (7%).