Le Maroc est un pays faiblement émetteur de gaz à effet de serre (GES), mais qui s'engage résolument dans le développement des énergies renouvelables, souligné l'Institut royal des études stratégiques (IRES). L'empreinte écologique de l'Afrique pourrait doubler d'ici 2045, accélérant la situation de déficit écologique du continent, estime un rapport de l'Institut royal des études stratégiques (IRES). Dans son rapport intitulé "Energie-climat: deux questions stratégiques interdépendantes", l'IRES indique que le Maroc représente 0,17% des émissions de GES à l'échelle internationale bien que le mix énergétique national demeure fortement tributaire des combustibles fossiles, en particulier le pétrole et le charbon. Les énergies renouvelables, qui représentent actuellement près de 5% du mix énergétique national, "verront leur part portée à 14,2% à l'horizon 2025", estime l'IRES, notant que ce bouquet énergétique sera réparti entre 7,2% pour l'énergie éolienne, 5,7% pour l'énergie solaire et 1,3% pour l'hydraulique. De même, la composante carbone représente 40% de l'empreinte écologique du Maroc, contre 60% à l'échelle mondiale, selon Global Footprint Network, cité par le rapport. Même si l'empreinte écologique par habitant reste inférieure à la moyenne mondiale, le déficit écologique du Maroc ne cesse de se creuser depuis le milieu des années 70, d'autant que le Royaume ambitionne d'accélérer sa dynamique économique et sociale, prévient l'IRES. Conscient de l'importance de la question énergétique et climatique, le Maroc a mis en application le programme de développement des énergies renouvelables et la stratégie nationale de développement durable. A cet effet, le Royaume s'est engagé dans le cadre de la COP21 à "réduire ses émissions de GES en 2030 de 32% par rapport aux émissions projetées pour la même année selon un scénario "cours normal des affaires", rappelle la même source. L'effort que le Maroc devra consentir pour atteindre cette ambition nécessite un investissement global de l'ordre de 45 milliards de dollars américains, dont 35 milliards sont conditionnés par un appui international grâce aux nouveaux mécanismes de la finance climat, dont le Fonds Vert pour le Climat. Par ailleurs, cette politique d'atténuation, marquée par le développement des énergies renouvelables, "mérite d'être accompagnée d'une stratégie globale d'adaptation, mettant l'accent, particulièrement, sur les questions de l'eau et de l'agriculture au Maroc", d'après l'IRES. L'empreinte écologique de l'Afrique pourrait doubler d'ici 2045 Selon le rapport, de nombreux pays africains creuseraient davantage leur déficit écologique, puisque l'Afrique serait confrontée à des changements profonds dans les modes d'occupation de son territoire et d'exploitation de ses ressources naturelles et énergétiques. D'ici 2050, le continent africain hébergerait un milliard supplémentaire de personnes et enregistrerait un taux d'urbanisation de 56% contre 40%, actuellement, d'après les projections de l'ONU. Selon Global Footprint Network, l'empreinte écologique africaine a plus que triplé entre 1961 et 2012, en raison d'une croissance de 277% de la population, couplée à une urbanisation dont le taux est passé, durant la même période, de 19% à 40%. Par habitant, l'empreinte écologique de l'Afrique s'est située en 2012 à 1,4 hectare global, soit presque la bio capacité du continent. Cette situation est particulièrement préoccupante en Afrique du Nord et dans certains pays d'Afrique Australe et d'Afrique de l'Est, fait savoir l'IRES. Concernant le secteur énergétique, le rapport précise que le potentiel important d'énergies renouvelables, notamment en matière d'énergie solaire et éolienne n'est que faiblement exploité en Afrique. Ainsi, la mobilisation de ce potentiel permettrait à la fois de sécuriser les besoins énergétiques du continent, à des fins de développement et de répondre aux impératifs de préservation de l'environnement. A cet effet, le rapport recommande l'électrification du continent eu égard aux exigences en termes de développement humain. La réalisation du projet de gazoduc Nigéria-Maroc permettrait d'accélérer l'électrification de la région d'Afrique de l'Ouest en créant un marché régional compétitif de l'électricité, de développer des pôles industriels intégrés et d'attirer des capitaux étrangers qui participeraient à la transformation économique du continent, note la même source.