50,5% des emplois, soit 5,6 millions de postes d'emplois, pourraient être automatisés au Maroc, deuxième pays africain où l'emploi ordinaire serait le plus menacé. C'est ce que prévoit, en tout cas, le cabinet McKinsey dans sa nouvelle étude sur la robotisation qui a porté sur 46 pays, dont le Maroc. Selon l'institut américain de recherches et de consulting, l'agriculture, la pêche, la chasse, le commerce de détail, l'industrie de fabrication ou encore la construction sont les secteurs représentant des potentiels d'automatisation variant entre 47 et 53%. Et la même source d'ajouter que près de la moitié des 5,6 millions de postes d'emplois (2 millions) pourraient être robotisés. Quant au secteur minier, le potentiel d'automatisation passe à 58%, représentant 25 400 emplois sur les 44 000 postes actuels. Côté secteur commercial, McKinsey estime que 840 400 salariés pourraient être remplacés par des machines. Pire encore, le potentiel d'automatisation dans l'industrie représente 64% (985 200 postes), tandis que celui de la construction a un potentiel d'automatisation de 47%. Au niveau de l'administration publique, qui emploie 678 000 personnes, 267 300 postes, soit 39%, peuvent être automatisés. S'agissant des ministères de l'Education et de la Santé, les potentiels d'automatisation plafonnent respectivement à 39 et 40%. Au niveau du continent africain et du monde arabe, McKinsey souligne que 51,9% des emplois sont menacés au Kenya, 48,7% en Égypte, 45,7% au Nigeria et 41% en Afrique du Sud. Il ressort aussi de l'étude que l'automatisation des tâches et l'intelligence artificielle pourraient supprimer 1,2 milliards d'emplois à temps plein. Ce qui représente une masse salariale d'environ 14,6 trillions de dollars. La Chine et l'Inde, avec 700 millions de travailleurs, sont les deux pays qui seront les plus « affectés » par cette révolution, à l'échelle mondiale. Le Japon, lui- aussi, est menacé puisque 55% de ses emplois ordinaires pourraient être robotisés, suivi par le Thaïlande (54,6%). Si pour les économies développées qui connaissent actuellement le vieillissement de leur population active et une natalité faible, l'automatisation, poursuit McKinsey, constituera un facteur de maintien du niveau de vie, et contribuera à développer la production dans les pays émergents confrontés au même problème de vieillissement de la population active. En ce qui concerne les nations émergentes avec une population jeune, l'automatisation constituera un facteur additionnel dans la poursuite d'un meilleur niveau de vie et donc, dans l'augmentation de la production. Nonobstant, estime le cabinet américain McKinsey, l'automatisation ne sera pas un processus sans embûches, dont le coût des technologies qui n'est pas toujours plus avantageux qu'une main d'oeuvre humaine dans certains pays, et l'accueil qui leur sera fait d'un point de vue social. «Les progrès de la robotique, de l'intelligence artificielle et de la machine inaugurent une nouvelle ère de l'automatisation, au moment où les machines correspondent et arrivent même à surpasser les performances humaines. L'automatisation des activités peut améliorer les performances en réduisant les erreurs et en optimisant la qualité et la vitesse, et dans certains cas, atteindre des résultats qui dépassent les capacités humaines», affirment les experts du cabinet d'intelligence américain. McKinsey conclut enfin que le processus de robotisation est inévitable, et que plus de la moitié des activités pourront être automatisées à l'horizon de 2035-2075.