Plus de 2 millions de salariés pourraient manquer à l'économie allemande d'ici 2020, selon une étude du cabinet de consultants McKinsey divulguée mardi, qui érige la pénurie de main d'oeuvre en danger numéro un menaçant la première économie européenne. Le pays se dirige vers "un goulet d'étranglement très dangereux sur le marché du travail", selon l'étude, dont les principaux résultats sont publiés par le quotidien allemand Die Welt. McKinsey a travaillé à partir de l'hypothèse d'une croissance du Produit intérieur brut de 1,7 % par an en Allemagne ces prochaines années. D'ores et déjà, après deux années d'embellie économique, le pays souffre d'un manque cruel d'ingénieurs, d'informaticiens et de techniciens. La fédération des employeurs BDA estime que le manque de main d'oeuvre coûte déjà 18,5 milliards d'euros par an à l'économie, et ce malgré un taux de chômage de 9 % l'an dernier. Un rapport récent de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) pointait du doigt le faible taux d'activité des femmes en Allemagne. McKinsey relève aussi que les jeunes et les seniors y travaillent moins que dans d'autres pays. A terme, le vieillissement de la population allemande signifie en outre que "de plus en plus de personnes seront dépendantes du travail et des revenus des autres, et de moins en moins de personnes travailleront", selon McKinsey.