La Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé a entamé, lundi matin, l'examen de l'affaire des 25 accusés poursuivis dans le cadre des évènements tragiques ayant accompagné le démantèlement du camp de "Gdim Izik" dans la ville de Laâyoune en novembre 2010. Cette première séance a enregistré une présence massive des familles des victimes de ces évènements qui ont coûté la vie à 11 membres des forces de sécurité et fait 70 blessés. Elle se déroule également sous l'observation de plusieurs associations des droits de l'Homme, d'ONG et d'organisations indépendantes nationales et internationales. Ce procès se tient après la décision de la Cour de cassation d'annuler le verdict prononcé contre les mis en cause par le tribunal militaire en 2013. Le Tribunal militaire de Rabat avait condamné, le 17 février 2013, à des peines variant entre la perpétuité, 30 ans, 25 ans et 20 ans de prison ferme, les 25 personnes impliquées dans cette affaire, dont l'une par contumace, poursuivies pour "constitution de bande criminelle", "violence à l'encontre des forces publiques ayant entraîné la mort avec préméditation et complicité". La défense des familles et des ayants-droit des victimes des événements tragiques de Gdim Izik et qui avaient coûté la vie à 11 membres sans armes des forces de sécurité, a exprimé sa déception et son étonnement face aux contre-vérités contenues dans un communiqué dudit "Collectif d'avocats internationaux en soutien aux activistes de Gdim Izik", daté du 22 décembre 2016. Dans une lettre ouverte adressée à tous les défenseurs de la justice, la défense des familles et des ayants-droit des victimes des événements de Gdim Izik, a profondément déploré les contre-vérités contenues dans ce communiqué, qui a résumé les raisons du procès intenté contre les accusés à "leur participation à des manifestations sociales et fermé l'œil sur les actes criminels graves qu'ils ont commis et sur lesquels le tribunal devrait se prononcer ultérieurement conformément à la loi". Le 10 octobre 2010, des habitants de la ville de Laâyoune avaient dressé à proximité de la ville, dans la région de Gdim Izik, un campement de tentes en vue de défendre des revendications sociales légitimes, liées principalement au logement et à l'emploi. Selon une source locale, les autorités marocaines avaient alors initié un dialogue et présenté une série de mesures pour répondre progressivement à ces revendications. Cette initiative n'avait pas abouti au dénouement de la situation sur le terrain. Les autorités marocaines avaient décidé alors de procéder au démantèlement pacifique du campement afin d'imposer le respect de la loi et la préservation de l'ordre public. Cette intervention avait sitôt donné lieu à des attaques violentes par de petits groupes contre les forces de l'ordre à l'aide d'armes blanches, de jets de pierre et de cocktails Molotov. Par la suite, des affrontements avaient éclaté dans la ville de Laâyoune où des infrastructures et des biens publics avaient été incendiés et des propriétés privées saccagées. Ces attaques avaient fait 11 morts parmi les forces de l'ordre, dont un élément de la Protection civile, 70 blessés parmi ces mêmes forces dont plusieurs grièvement atteints et quatre autres blessés parmi les civils.