Cette édition qui vient d'éteindre sa 16ème bougie aurait –elle été celle de toutes les controverses ? Assurément, elle nous a offert une palette de facettes positives et fortes en émotions comme seul le cinéma pourrait produire mais nous aura laissé sur un goût d'inachevé et frustrant quelques parts. Si le FIFM a réussi cette année à rassurer ses convives par l'excellente maîtrise de la sécurité qui a prévalu à tous les points d'accès, à l'intérieur des salles qui ont abrité les projections et particulièrement au Palais des Congrès comme aux espaces extérieurs de proximité, il n'en demeure pas moins que l'excès de zèle de certains agents mal intentionnés ont exaspéré plus d'une personnalité de premier plan. On en veut pour preuve le traitement qui fut le sort du président de la Chambre Nationale des Réalisateurs des films Mohamed Abderrahman Tazi. Bousculé et humilié, il fut vertement orienté vers le bus pendant qu'il s'apprêtait à monter dans l'une des limousines réservées aux invités d'honneur. Erreur de casting dans le processus du protocole diriez-vous, mais quand même pour quelqu'un à qui on a rendu un Hommage Solennel en 2010, pour les services rendus au 7ème art au Maroc, pareille gaffe est inadmissible. Passons au traitement réservé à nous autres journalistes par le service chargé des accréditations de la presse nationale qui appliquait ostensiblement deux poids, deux mesures. Ainsi, notre journal aurait été sanctionné pour avoir publié des observations peu flatteuses quant au choix des films et des stars où ne figurait aucun film marocain en compétition, ni les grands noms des métiers du cinéma américain et italien, lesquelles nations sont incontournables en la matière. Ces observations lui valurent d'être écarté des cérémonies officielles où la présentation d'une invitation est de rigueur. Je vous ferai grâce de la liste de quelques invités qui, n'ayant aucun rapport ou liaison de quelque nature que ce soit avec l'industrie cinématographique ont eu grâce aux yeux de la cellule en charge de ce volet pour se parader dans ces rassemblements mondains. Cela étant, cette copie a été amputée d'une de ses importantes constituantes, jugée comme étant le cœur de sa vocation à savoir la compétition Cinécole. Il s'agit d'un important rendez-vous qui permet d'associer les jeunes talents marocains à cette fête du cinéma sans lequel la vocation du 7ème art ne sera pas complète. Dans tous les cas de figure, cette copie a bien sûr emballé le public marrakchi, animé la ville, apporté une valeur ajoutée aux activités économiques et sociales mais demeure limitée au niveau de l'impact artistique qu'elle devait exercer sur nos professionnels de l'industrie du cinéma comme sur les véritables cinéphiles. Elle aura pêché par de simples détails mais néanmoins décisifs sur les résultats du bilan définitif. Osons espérer que les responsables fassent en sorte que tout rentre dans l'ordre et que les quelques grains qui font grincer la machine seront à l'avenir bien bannis aux fins que le FIFM redevienne la symphonie qu'il était, faisant rêver comme à ses débuts.