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La population bancarisée en forte hausse au Maroc, selon l'Oxford Business Group : La finance islamique, une solution pour améliorer l'inclusion financière
La récente réforme réglementaire lancée par les autorités marocaines pour la création de banques islamiques (ou banques participatives) a été suivie d'une hausse en demandes d'agrément. L'objectif de cette réforme est de renforcer l'inclusion financière, souligne Oxford Business Group (OBG), un cabinet d'intelligence économique basé à Londres. « Selon les rapports de la presse internationale en date de septembre, le gouvernement a autorisé le Crédit Agricole du Maroc (CAM), une banque publique, à ouvrir une filiale islamique avec la banque saoudienne Islamic Development Bank (IDB) par le biais d'un partenariat avec la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé de cette dernière », affirme OBG dans une note d'information intitulée : « Finance islamique : une solution pour améliorer l'inclusion financière au Maroc ». La participation du CAM est fixée à 51 %. Les deux partenaires investiront initialement 200 millions de dirhams (18,5 millions d'euros), doublant ensuite leur mise à 400 millions de dirhams (37 millions d'euros). Selon OBG, la promulgation du décret permettant l'établissement de cette filiale islamique du CAM est intervenue après l'annonce en juillet par la banque centrale Al Maghrib (BAM) du lancement des procédures d'approbation des banques islamiques en 2016, pour un déploiement opérationnel dès le début 2017, indique-t-on. Dans la foulée, dix dossiers d'agrément ont été déposés. Sept concernent l'ouverture de banques islamiques, et trois l'offre de produits financiers islamiques auprès des établissements existants. Outre l'IDB, trois banques étrangères cherchent à ouvrir des filiales en partenariat avec des acteurs marocains, les autorités ayant encouragé ce type de montage plutôt que les filiales à 100 %. Le Crédit immobilier et hôtelier va ainsi s'associer au Qatari International Islamic Bank ; la Banque marocaine du commerce extérieur à Al Baraka Banking Group du Bahreïn ; et la Banque centrale populaire (BCP) au Guidance Financial Group (GFG), implanté aux Etats-Unis. Plus tôt dans l'année, la BCP a annoncé un investissement de 400 millions de dirhams (37 millions d'euros) dans son projet de filiale islamique, la Banque Participative du Maroc. Les participations sont fixées à 80 % pour la banque marocaine, et 20 % pour GFG. En parallèle, deux banques du Golfe, l'Emirati NDB et le Qatari Masraf Al Rayan, ainsi que le Marocain Attijariwafa Bank, ont déposé leurs demandes pour la création de filiales à 100 %. L'Attijariwafa Bank dispose d'une unité de finance islamique depuis 2007 avec Dar Assafaa. A l'époque, la réglementation avait été modifiée afin de permettre aux banques et compagnies d'assurances de commercialiser certains produits islamiques. Le Crédit du Maroc, la Banque Marocaine pour le Commerce et l'Industrie (BMCI) et la filiale locale du Français Société Générale ont déposé eux aussi des demandes d'agrément pour la commercialisation de produits islamiques. Réformes législatives BAM a donc annoncé en début d'année le lancement des procédures d'agrément. Mais la législation autorisant la finance islamique remonte de fait à mars 2015. Elle avait notamment pour but d'améliorer l'inclusion financière et les liquidités, et d'attirer les investissements étrangers dans le secteur. Si de nouvelles réglementations sont adoptées, elles pourraient créer de nouveaux débouchés pour les produits islamiques dans le pays. Le parlement planche actuellement sur un projet de loi portant sur l'assurance islamique ou takaful, alors que la BAM réfléchit à la création d'un marché interbancaire islamique, ainsi qu'à l'émission d'obligations islamiques ou sukuk, selon les rapports de la presse. Le cabinet d'intelligence économique ajoute que d'autres initiatives ont été prises en parallèle afin d'améliorer la couverture bancaire au Maroc. La part de la population ayant accès aux services bancaires conventionnels a connu une croissance rapide au cours des dernières années, passant de 50 % en 2010 à 65 % en 2015, soit l'un des taux les plus élevés du continent. Forte de cette progression, poursuit toujours OBG, la banque centrale travaille aux côtés du ministère de l'Economie et des Finances pour aller encore plus loin grâce à une stratégie d'inclusion financière globale sur trois ans. C'est ce qu'a indiqué en début d'année à OBG Asmaa Bennani, la responsable de la surveillance des systèmes et moyens de paiement et inclusion financière de BAM. Selon elle, le plan devrait être finalisé d'ici à la fin 2016. Le Maroc mettra également en place un système de paiement mobile l'année prochaine. Il devrait permettre d'étendre la couverture bancaire et de réduire le nombre de transactions en espèces. En vertu des nouvelles réglementations, les entités non-bancaires et les particuliers pourront ouvrir des comptes pour régler leurs achats. Les transactions par paiement mobile seront ainsi étendues au commerce de détail, au paiement de factures de services en réseau et à l'achat de recharges téléphoniques, note Oxford Business Group.