Attijariwafa Bank, la Banque centrale populaire (BCP) et BMCE Bank envisageraient d'émettre des obligations libellées en devises étrangères cette année, selon une analyse de l'Oxford Business Group, un cabinet d'intelligence économique basé à Londres. Ces emprunts devraient permettre à ces trois principales banques marocaines « de lever les capitaux nécessaires pour renforcer le niveau de liquidité et appuyer des projets d'expansion à court terme », soulignent les experts de l'OBG dans cette étude qui vient de paraître. Attijariwafa Bank a été la première banque à annoncer qu'elle allait émettre des titres de créance libellés en devises à hauteur de 500 millions de dollars pour appuyer son expansion future, a indiqué l'OBG, précisant que l'émission obligataire a été approuvée par l'Assemblée générale de la banque à la fin du mois de mai, mais sa date n'a pas encore été communiquée. Pour sa part, BMCE Bank prépare une émission d'obligations internationales à hauteur de 500 millions de dollars sur cinq ans, et a engagé Barclays, Citibank et BNP Paribas à titre de conseillers, a ajouté l'OBG dans cette mise à jour économique, rappelant que cette opération, qui était initialement prévue fin juin, a finalement été reportée. Les capitaux levés par la BMCE Bank et Attijariwafa Bank vont permettre à ces deux institutions de favoriser le crédit et financer leurs stratégies d'expansion en Afrique lors des dix prochaines années. Quant à la BCP, elle a annoncé en juillet son intention d'émettre des obligations en devises étrangères à court terme avant la fin de l'année, a souligné l'étude de l'OBG. Selon la direction de la BCP, la banque n'a pas de besoin de financement immédiat, mais souhaite mobiliser des capitaux étrangers pour favoriser le crédit et diversifier ses sources de revenus. D'après les analystes de l'OBG, le recours aux marchés étrangers devra permettre aux banques marocaines de réduire la pression exercée sur les ressources bancaires. En 2012, la banque centrale du Royaume a pris plusieurs mesures pour assouplir la politique monétaire, renforcer les liquidités du marché et favoriser le crédit. Bank Al-Maghrib a réduit son taux directeur de 25 points de base, le portant ainsi à 3 pc au premier trimestre, et réduit le taux de réserves obligatoires de 6 à 4 pc en septembre 2012. Selon l'avis de l'OBG, l'internationalisation croissante du secteur bancaire est prometteuse, mais l'amélioration durable du niveau de liquidité des banques reste tributaire d'une reprise de la croissance économique, d'une hausse du volume des exportations et d'une reconstitution des réserves fiscales et externes. En dépit de la conjoncture internationale difficile, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une hausse de la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Maroc de 3 pc en 2012 à 4,5 pc en 2013. L'OBG a, en outre, mis en avant les efforts déployés par Bank Al Maghrib pour veiller à ce que les institutions de financement conservent un niveau de liquidité et de réserve adéquat, tout en poursuivant sa politique de réforme conformément aux exigences de l'accord de Bâle III. Ces effort, confortés par une surveillance accrue du secteur bancaire et un assouplissement des politiques monétaires ont permis d'assurer « une solide assise au secteur financier marocain », a conclu l'étude de l'OBG.