La position de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye est devenue un peu plus précaire dimanche, le parquet la soupçonnant désormais de «collusion» avec les acteurs d'un scandale de corruption majeur qui a jeté la population dans la rue. A un an de la fin de son mandat, Mme Park est malmenée depuis de longues semaines par une enquête centrée sur une de ses vielles amies, Choi Soon-Sil, une confidente de l'ombre arrêtée début novembre. Mme Choi, 60 ans, est accusée d'avoir usé de son influence sur la présidente, alors qu'elle n'occupait aucun poste officiel, pour extorquer des sommes astronomiques à des groupes industriels. Elle et un ex-conseiller présidentiel, Ahn Jong-beom, ont été formellement inculpés pour abus de pouvoir et extorsion. Un autre ancien conseiller, Jeong Ho-Seong, est poursuivi pour avoir donné à Mme Choi des documents classifiés. «Sur la foi des indices rassemblés à ce stade, nous (...) estimons que la présidente a joué un rôle de collusion dans une partie considérable des activités criminelles impliquant les (trois) personnes», a déclaré à la presse le chef de parquet du district central de la capitale, en référence aux trois suspects. En Corée du Sud, un chef de l'Etat en exercice ne peut pas faire l'objet de poursuites pénales, sauf pour insurrection ou trahison. Mais elle peut être entendue par les enquêteurs, et elle pourra être poursuivie après la fin de son mandat. La présidente a d'ores et déjà pris un avocat pour entrer en contact avec les enquêteurs afin d'étudier la faisabilité d'une audition, ce qui serait une première pour un chef d'Etat sud-coréen. M. Lee a rappelé dimanche que le parquet ne pouvait lancer en l'état de poursuites contre la présidente. Mais il s'est engagé à poursuivre l'enquête qui la concerne de plus en plus directement. Mme Park, était initialement considérée comme un témoin potentiel par les enquêteurs, qui la voient désormais comme un suspect, a indiqué un autre responsable de l'enquête. «Désormais, elle serait considérée comme un suspect», a déclaré aux journalistes Roh Seung-Kwon en citant l'article de loi réprimant la collusion. Plus de 50 groupes, parmi lesquels les géants Samsung et Hyundai, ont été contraints de verser au total 77,4 milliards de wons (61,8 millions d'euros) aux deux fondations créées par Mme Choi. M. Lee a indiqué que ces entreprises avaient consenti à la plupart de ces donations par peur de représailles qui auraient pu prendre la forme de contrôles fiscaux plus poussés ou de difficultés à obtenir de l'administration certains sésames requis pour leurs affaires. Mais Mme Choi a également fait pression sur certains groupes comme Hyundai ou le sidérurgiste Posco pour qu'ils accordent des contrats à des entreprises qui lui étaient liées, a expliqué M. Lee.