L'armée irakienne et les forces kurdes ont fait état mardi d'une progression au cours des premières 24 heures de l'offensive visant à chasser les djihadistes de l'Etat islamique de Mossoul. Une vingtaine de villages ont été repris à l'EI dans des opérations lancées autour de la dernière grande ville tenue par l'organisation djihadiste en Irak, selon des communiqués de l'armée irakienne et des combattants kurdes. L'armée irakienne attaque Mossoul par le sud et le sud-est tandis que les pershmergas (combattants kurdes) mènent des opérations sur le front est. Sur ce dernier front, des tirs de mortier venant de positions djihadistes ont été vus, rapportent des journalistes de Reuters. Une voiture piégée a explosé mais on ignore si la détonation a été activée à distance ou si le véhicule a été touché par un tir. L'offensive a été lancée lundi à l'aube par le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, avec le soutien de la coalition internationale sous commandement américain. Pour le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, "il s'agit d'un moment crucial (...) pour infliger à l'EI une défaite durable". Dans une déclaration publiée lundi soir, les peshmergas, qui sont également déployés au nord et au nord-est de Mossoul, disent que l'opération leur a permis de prendre le contrôle "d'un tronçon important" des 80 km de route entre Erbil, capitale du Kurdistan irakien autonome, et Mossoul. Les avions de la coalition ont attaqué 17 positions des djihadistes en soutien à l'offensive kurde dans cette zone truffée de mines, selon un communiqué des Kurdes, qui ajoutent qu'au moins quatre voitures piégées ont été détruites. Préparée depuis des mois, l'offensive contre Mossoul, ville qui compterait aujourd'hui 1,5 million d'habitants et que l'EI tient depuis juin 2014, rassemble environ 30.000 soldats irakiens, peshmergas et miliciens sunnites. Face à eux, de 4.000 à 8.000 djihadistes se trouveraient retranchés dans l'agglomération. Il s'agit de la plus grande opération de l'armée irakienne depuis le retrait des forces américaines en 2011. Bruxelles craint un reflux des jihadistes Le commissaire européen pour la sécurité a mis en garde contre un afflux de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Europe si son fief de Mossoul tombe face à l'offensive irakienne, dans une interview publiée mardi. "La reprise du fief de l'EI dans le Nord de l'Irak, Mossoul, peut conduire à ce que des combattants du groupe EI prêts à en découdre reviennent en Europe", a déclaré Julian King au quotidien allemand Die Welt. "Même un petit nombre (de jihadistes) représente une menace sérieuse, à laquelle nous devons nous préparer" en "augmentant notre capacité de résistance face à la menace terroriste", a estimé le commissaire britannique. Les forces irakiennes viennent de lancer leur vaste offensive pour reconquérir la deuxième ville d'Irak, dernier grand fief du groupe Etat islamique (EI) dans ce pays. Cette bataille qui s'annonce âpre et de longue haleine fait craindre notamment un désastre humanitaire pour les quelque 1,5 million d'habitants y vivant encore.