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Energies pour l'Afrique : Initiative: « Lumière et Electricité pour tous, un droit universel »
Publié dans L'opinion le 18 - 10 - 2016

L'accès pour tous à l'électricité est un Droit de l'Homme fondamental et universel car il permet l'accès aux autres droits fondamentaux que sont l'accès à l'eau, à l'eau potable, à la santé, à l'éducation, à l'emploi, à la sécurité. Il n'y a aucun développement possible dans le monde moderne sans énergie, ce sujet concerne massivement le continent africain notamment l'Afrique sub-saharienne mais également 15 autres pays membres du G77. Les dirigeants africains portent donc une proposition qui concerne leur continent mais dont une partie des financements sera attribuée, au prorata de la population, aux autres pays en retard d'électrification.
L'heure est au choix :
L'électrification massive et immédiate du continent africain est un projet politique de Paix : Afrique-Europe.- Facteur de croissance pour l'Afrique et premier relais de croissance pour l'Europe - A défaut un risque de déstabilisation du continent africain et de l'Europe avec la plus grande vague d'immigration incontrôlable de l'histoire de l'Humanité. Plaidoyer pour l'Afrique, qui vaut également pour les autres pays du monde en retard d'électrification
Un Accord maintenant : L'urgence d'agir
Les Etats qui forment l'Afrique, comptent 1,2 milliards d'habitants. D'ici 30 ans, l'Afrique devra nourrir, former, loger, soigner, employer 1 milliard de nouveaux habitants. A cette date un quart des actifs de la planète seront africains.
Cette population est la plus jeune du monde, 50% des africains ont moins de 25 ans, une jeunesse née avec Internet, la télévision et les téléphones mobiles. Elle est l'avenir de l'Afrique, un atout pour le continent par son nombre et son niveau d'éducation qui a considérablement progressé, mais représente aussi un défi redoutable. De 1950 à 2050, la population d'Afrique sub-saharienne aura été multipliée par 10, passant de 180 millions à 2 milliards d'habitants. Dans l'histoire de l'Humanité aucune région du monde n'a jamais eu à connaitre une croissance démographique d'une telle magnitude. C'est un défi immense pour ses dirigeants.
A ce jour, les deux tiers de la population du continent soit 650 millions d'africains n'ont pas accès à l'énergie et à la lumière alors que l'énergie est un accélérateur du développement et des grandes innovations qui font l'Afrique d'aujourd'hui. Avec seulement 30% d'accès à l'énergie, le continent africain connaît pourtant de grandes réussites puisque la croissance moyenne, inéquitablement répartie, est de l'ordre de 5%. L'énergie est le facteur fondamental et préalable à toute croissance économique, sociale et à tout équilibre territorial.
Les dirigeants des Etats africains luttent pour que l'électrification progresse dans chacun de leurs pays. Cependant, du fait de la forte croissance démographique et malgré tous les efforts, 10 millions d'africains de plus par an n'ont pas accès à l'énergie. Les raisons de ces difficultés sont connues et amènent à la nécessité de disposer d'une structure régionale, aujourd'hui manquante, apte à mobiliser les ressources financières et à apporter son soutien aux financements d'infrastructures énergétiques en Afrique, dotée des moyens financiers appropriés. Ce chainon manquant est un instrument spécialisé disposant d'un financement dédié garanti.
I - Un instrument spécialisé : une Agence africaine pour l'Energie, au service des projets et des Etats africains
Les projets et avant-projets, permettant de faire passer le continent à 80% d'accès à l'énergie en moins de 10 ans, Ils sont connus et identifiés mais la plupart d'entre eux connaissent un problème de ‘soutenabilité' financière et de ‘bancabilité'. L'ensemble des financements disponibles prêts à être investis dans le potentiel énergétique du continent est considérable car le besoin est clair et massif.
Afin de sécuriser ces financements, potentiellement disponibles qui représentent un montant situé entre 200 et 250 milliards de dollars, une part marginale de subvention publique internationale (les ressources publiques des Etats africains ne le permettant pas) de 50 milliards de dollars pour l'ensemble, soit 4 milliards par an durant 12 ans est nécessaire. Par ailleurs, il est nécessaire d'assurer, le financement des coûts de pré-développement, notamment des études de préfaisabilité et de faisabilité qui constituent la partie la plus risquée des investissements, ainsi que la rénovation et la maintenance des équipements existants obsolètes.
La mobilisation des Etats africains, des organisations régionales, de la Direction énergie de l'Union Africaine, des Power pools, des banques de développement et notamment de la BAD, la BEI, la BERD, les institutions spécialisées KFW, AFD, de la Banque Mondiale et du FMI, du Fonds Européen de Développement, des différentes initiatives Power Africa, SE4ALL, des différents fonds publics internationaux et privés, est très importante mais reste éparse et les critères d'accès aux financements internationaux publics et privés demeurent multiples et complexes.
C'est pour répondre à l'ensemble de cette problématique que les chefs d'Etat et de gouvernement africains ont adopté à l'unanimité, le 15 juin 2015, lors du Sommet de l'Union africaine, le rapport du Président du NEPAD proposant la création d'un instrument dédié à l'accélération de l'électrification du continent africain. Il s'agit d'un outil de fédération des partenaires et bailleurs de fonds au service des Etats et des projets, d'un vecteur de mobilisation de l'ensemble des capacités de financement privé, public, classique ou concessionnel, qui prendra la forme d'une Agence intergouvernementale africaine à objet unique, d'aide à l'électrification de l'Afrique dans un cadre lisible et évaluable.
Cette institution spécialisée, dirigée par les Etats africains et dotée d'une ingénierie publique de haut niveau, sera amenée à : Gérer le fonds de dotation de 5 milliards de dollars par an, permettant de mobiliser toute la palette des financements et en proposera le mixage. Coordonner et faciliter l'accès à l'ensemble des financements internationaux, publics et privés et abonder en subventions les projets. Mettre à la disposition des Etats qui le souhaitent, l'ingénierie administrative et publique et assurer la coordination de l'ensemble des partenariats pour permettre à ces pays d'atteindre leurs objectifs. Intervenir sur tout le continent africain sans exception, même si elle priorise les projets des 34 pays les moins avancés.
L'Agence ciblera son action et ses financements, prioritairement sur les projets d'énergie renouvelable, d'efficacité énergétique, de distribution, de transport d'électricité et de remise en état des installations existantes obsolètes afin de permettre une électrification massive, faisant passer le continent sub-saharien de 25 à 80% en dix ans.
La priorité sera donnée aux énergies renouvelables et à leur formidable potentiel : l'hydraulique, le solaire photovoltaïque ou thermodynamique, les éoliennes, la géothermie, la biomasse. Les énergies fossiles, ne seront soutenues que si elles sont nécessaires, à l'équilibre et à l'optimisation du système électrique, à la sécurité d'approvisionnement, aux secours, à la stabilité du réseau, et marginalement, quand la situation particulière d'un pays l'impose. En tout état de cause, les décisions seront prises par le conseil d'administration représentant l'ensemble des pays africains membres de l'Agence.
Cette Agence intergouvernementale africaine est l'affirmation unanime des dirigeants africains que l'électrification est une priorité absolue, un symbole de leur volonté politique inébranlable, adressant un signal mobilisateur indispensable aux investisseurs, partenaires du développement, ainsi qu'un signal clair à leurs peuples pour lesquels l'accès à ce bien de première nécessité est un droit fondamental.
II - Une réponse aux défis énergétique, climatique, de croissance et de lutte contre une immigration massive et inévitable
Un enjeu de justice-climat
L'Afrique n'émet quasiment pas de CO2 contrairement aux pays développés et constitue même un puits de carbone qui sert à l'ensemble de l'humanité, notamment par ses forêts. La gravité de l'impact du dérèglement climatique, provoqué de fait par les économies des pays développés, est considérable : vulnérabilité de l'agriculture, sécheresses, difficultés de l'accès à l'eau, pluies de plus en plus irrégulières, inondations, perturbations des écosystèmes et déforestation. - L'absence d'énergie contribue partiellement à la déforestation par l'utilisation du bois de chauffe.
Un enjeu de croissance
et de stabilité
- Le formidable potentiel énergétique notamment en énergies renouvelables du continent africain, permettra l'installation du premier continent soutenable de l'Humanité.
- L'installation massive d'énergies renouvelables permet de réduire les coûts de cette technologie. La course contre la montre est enclenchée pour que les ressources énergétiques du continent et sa puissance démographique deviennent une force et non plus un frein à sa croissance. L'avenir de l'Afrique, de l'Europe, du bassin méditerranéen et de la péninsule arabique sont étroitement liés.
C'est un enjeu de lutte contre la pauvreté et la précarité.
- La croissance européenne dépend en partie de la croissance africaine. Un plan massif d'électrification du continent africain provoquera une véritable croissance africaine, endogène et créatrice d'emploi. Celle-ci sera le principal relais de croissance de l'Union africaine en profitant du double dividende démographique, en nombre et en pouvoir d'achat.
- Un enjeu de stabilité, de paix et de réduction d'une immigration massive et incontrôlable.
- La démographie du continent africain pèsera sinon de manière dramatique comme objet de déstabilisation massif et conflictuel. Un exode rural s'intensifiera vers les sous régions africaines disposant d'un niveau d'électrification correct ainsi que vers l'Europe et le bassin méditerranéen, composé des réfugiés climatiques, environnementaux, déplacés par la soif, la faim, la pauvreté et l'attrait de la lumière. Les Etats-Unis et la Chine sont également préoccupés par cette situation.
- La combinaison de tous ces facteurs accentués par un accès à l'information totale (800 millions de portables) provoquera naturellement des migrations massives d'une ampleur inconnue dans l'histoire de l'Humanité avec sa cohorte de drames et de chaos. Ce mouvement irréversible a déjà commencé, dans un premiers temps de manière infra-africaine vers des grandes métropoles qui ne peuvent dans des conditions correctes assumer un tel afflux, risquant de véritables chaos urbains et bien entendus vers les zones apparaissant comme des eldorados.
Les pays méditerranéens et les pays du Golfe sont tout aussi conscients des opportunités d'investissement en Afrique et à l'inverse des risques de déstabilisation du continent. Les Etats Unis et la Chine ne sont pas non plus indifférents au sort de l'Afrique. Toutes les conditions sont réunies pour passer à l'action dès 2016 grâce à un mécanisme simple, efficace, robuste, concret, immédiatement opérationnel et évaluable.
Pour l'Europe : L'heure
de la décision Un plan de Paix
« Lumière, énergie, croissance
Europe-Afrique »
Face à ce défi, la course contre la montre est lancée. Un nombre considérable d'avancées ont été constatées depuis un an : - L'Europe souhaitant une position commune de tous les Etats africains. Faisant de l'électrification, la priorité absolue et l'accord pour la création d'un instrument unique, dédié exclusivement à l'électrification du continent en soutien de tous les projets et initiatives,
- Les 54 chefs d'Etat et de gouvernement africains ont pris leurs responsabilités, en décidant à l'unanimité le 15 juin 2015 à Johannesburg sur proposition du Président Macky SALL, Président du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique), la création d'un instrument dédié doté d'une équipe légère mais de très haut niveau, plateforme de de soutien de toutes les initiatives et tous les projets, de tous les financeurs et acteurs pour tous les pays d'Afrique et doté de 5 milliards de dollars de subventions par an, pendant 10 ans, de solidarité internationale, réaffirmant une fois encore la priorité absolue à l'électrification du continent,
- Le 7 octobre 2015, le Parlement panafricain a voté unanimement une recommandation soutenant cette initiative, - Le 2 décembre 2015, tous les Présidents présents au Sommet Chine-Afrique de Johannesburg, ses sont exprimés dans le même sens. - L'engagement du gouvernement français de soutenir ce plan (pour la seule partie française, 2 milliards d'euros de subventions publiques l'énergie en Afrique, annoncé le 1er décembre 2015 par le Président François Hollande);
- Des engagements significatifs des Allemands, des Anglais, des Norvégiens et des Canadiens ;
- La déclaration de soutien de parlementaires européens, - Le soutien de l'Assemblée nationale et du Sénat français, - La lettre commune des chefs d'Etat africains adressé au Président la COP21, le 1er décembre 2015, - L'inscription de « l'électricité pour tous » comme besoin universel et la nécessité de promouvoir l'énergie durable en particulier en Afrique (texte final de la COP21);
- La désignation par le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, le 30 janvier 2015 du Président Alpha CONDE pour coordonner et être le porte-parole du plan d'électrification de l'Afrique - La mobilisation des principaux leaders du Parlement européen;
- La position de la plénière des ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) au Parlement européen;
- Le vote du Congrès américain le 2 février sanctuarisant « Power Africa » et en faisant un a grande cause nationale sous l'autorité du Président Barack Obama;
- Les réunions de travail avec les commissaires européens, Neven Mimica et Miguel Arias Canete et Pierre Moscovici pour construire ce projet de financement dans le cadre des fonds européens d'aides au développement;
- La République populaire de Chine a fait part de ses engagements et contributions le 3 décembre 2015 à Johannesburg lors du Sommet Chine-Afrique.
L'urgence commande l'action, le diagnostic et les solutions sont partagés par tous, les problèmes de gouvernance de méthodologie et de cadrage financier sont résolus pour l'essentiel. La dernière étape est l'engagement politique de l'Union européenne : le Président de la commission et le collège des Commissaires.
C'est un accord politique des Etats de l'Union européenne. C'est un accord politique que doivent porter les chefs d'Etat européens au premier rang desquels la France. Cet accord sera historique. L'Europe de la paix a débuté par la CECA, alors que se développait le processus des indépendances en Afrique. Il s'agirait d'un deuxième plan de paix pour l'Europe et un deuxième processus d'indépendance pour l'Afrique.
En décidant le principe de la création d'un outil dédié, spécialisé pour l'accélération de l'accès à l'énergie en Afrique, les chefs d'Etat et de gouvernement ont pris leurs responsabilités. Il reste aux pays développés, principaux émetteurs de CO2, à donner leur accord pour un financement clair, simple et efficace, garanti et annuel, prévisible, additionnel et non conditionnel, dont le montant de dotation est raisonnable eu égard à tous les enjeux. Ce projet s'inscrit dans la logique du rapport Kofi Annan, des nouveaux engagements du millénaire, de la déclaration du G20 et du rapport Yumkella.
Il a été validé à ce jour, par l'Union Africaine sur rapport du Président du NEPAD lors de l'Assemblée générale du 15 juin par le Parlement Panafricain, par la CEDEAO par les chefs d'Etats de la CEEAC et par les principaux Etats de la SADC et de la COMESA. Il correspond à la proposition des négociateurs africains pour la COP21 et à la lettre des chefs d'Etat africains du 1er décembre 2015 au Président François Hollande. Une réponse à tous les enjeux : pauvreté climat, sécurité alimentaire, immigration stabilisation et paix.


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