Communication du président sénégalais à l'Académie royale du Maroc Le NEPAD est un outil stratégique pour permettre à l'Afrique d'intégrer le mouvement de la mondialisation. Maître Abdoulaye Wade, président de la république du Sénégal, a présenté, samedi 29 mars au siège de l'Académie royale du Maroc, une communication sur le thème : “ le NEPAD et les valeurs communes : démocratie, paix et bonne gouvernance ” Cet évènement a été marqué par la présence des plus hautes personnalités du monde politique marocain, de quelques membres du gouvernement ainsi que de hautes personnalités diplomatiques internationales. Le président sénégalais a commencé son intervention avec cette question : pourquoi le NEPAD, quel est son contenu, qu'en est-il de sa mise en œuvre ? Maître Abdoulaye Wade a rappelé que le NEPAD est apparu à un moment d'une profonde crise économique et identitaire africaine. Dans ces circonstances, les chefs d'Etat africains avaient décidé d'adopter, au mois de juillet 2000 à Lusaka, une stratégie de développement du vieux continent, baptisée : nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) D'après le président, le NEPAD peut se résumer en deux parties : la première est relative aux options fondamentales du partenariat, à savoir la bonne gouvernance. Et la deuxième, concerne les secteurs-clés dont l'interaction génère la croissance et le développement. Pour ce qui concerne la bonne gouvernance, Maître Wade a distingué deux types de gouvernance adoptés par le NEPAD : d'un côté, la bonne gouvernance publique, qui exprime la démocratie, le respect des droits de l'homme et la gestion des ressources publiques. Et de l'autre, la bonne gouvernance privée qui correspond à l'environnement favorable aux affaires, à l'image d'une bonne justice et de la sécurité des investissements. Pour rendre effective la bonne gouvernance, le président sénégalais a souligné l'importance de la «revue des pairs» (Peer Review) en tant que mécanisme opérationnel : un groupe “ d'éminentes personnalités ”, appuyé d'un secrétariat, se rend dans un pays et procède à une enquête pour obtenir les plus larges informations. Après, il établit un rapport qu'il soumet à l'appréciation des chefs d'Etat membres. C'est d'ailleurs dans ce sens que le Sénégal a proposé d'appliquer le concept Peer Review aux enfants africains. D'un autre coté, le président a rappelé que le NEPAD s'appuie sur une démarche régionale dans la concrétisation de projets de développement à long terme. L'objectif est de mettre en place des infrastructures de base dans tous les pays membres. Sans compter les efforts consentis pour promouvoir les secteurs-clés des économies africaines : l'éducation, la santé, l'agriculture, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, l'énergie, l'environnement ainsi que l'accès aux marchés des pays développés et la diversification des exportations. Néanmoins, a ajouté le président, le problème majeur qui entrave l'aboutissement de cette stratégie de développement, diligentée par le NEPAD, est relatif aux disponibilités de financement. Selon M.Abdoulaye Wade, l'ambition du NEPAD s'est heurtée à l'égoïsme des pays développés. En plus, il s'est dit convaincu que la politique de “ l'aide ” et du “ prêt ” n'a jamais réussi à assurer le développement économique d'un pays. En somme, le président a souligné le fait que le NEPAD n'est pas seulement l'économie, mais aussi le partage de valeurs communes, basées sur une culture africaine internationale. D'après lui, le NEPAD est : “ une vision fondée sur l'idée de la renaissance africaine et de la volonté de porter le continent au niveau des pays développés, afin de pallier les disparités structurelles et éducationnelles ” Le président a conclu, sa communication sur une note positive en saluant les efforts de coopération entre le NEPAD d'une part et le G8, l'Asie et les pays arabes de l'autre. L'objectif primordial du NEPAD, selon le chef d'Etat sénégalais, est d'aboutir à un partenariat durable avec le Nord. Ce faisant, les populations africaines pourraient construire un destin commun à l'intérieur du mouvement de la mondialisation.