C'est à la Cinémathèque Marocaine, récemment rénovée, qu'a eu lieu l'inauguration de la deuxième semaine du film ivoirien, du 19 au 24 du mois de septembre. Pas moins de dix films sont programmés durant ce mini festival dédié à l'Afrique et à la Cote d'Ivoire en particulier, pays lié au Maroc par un accord de coproduction et de coopération cinématographiques depuis 2012. C'est le film "Une couleur café"(1997) d'Henri Duparc qui a assuré le coup d'envoi de cette semaine, film dont le choix revête un caractère hautement symbolique. Cette comédie a été tournée en France et en Cote d'voire avant que le Maroc assure toute la post-production répondant ainsi au souhait du réalisateur inculquant dès le départ à son film une dimension internationale. L'auteur de "L'herbe sauvage"(1977) et "Bal poussière"(1988) est déjà un nom familier des cinéphiles marocains car la plupart de ses films ont été visionnés à diverses occasions au Maroc. Sa disparition prématurée en 2006, à l'âge de 65 ans, a été ressentie comme un choc dans le milieu cinéphile marocain. Plus jeune est l'autre cinéaste ivoirien connu également des cinéphiles, Fadika Kramo Lanciné, venu à Khouribga en 1983 présenter son film "Djéli, conte d'aujourd'hui"(1980), lors du deuxième festival du cinéma africain, film également programmé par la chaîne nationale. L'ex-directeur de l'ONAC-CI (Office National du Cinéma de Cote d'Ivoire), est représenté dans cette semaine par son film "Warico, le gros lot"(1994), grand prix à Ouagadougou. On déplore qu'aucun film du ténor Sidiki Bakaba, celui qui suscite partout l'admiration, en Afrique comme en Europe, tellement doué en tant qu'acteur, scénariste, metteur en scène et réalisateur, ne soit programmé durant cette semaine. Sa présence dans "Une couleur café" en tant qu'acteur suffit-elle à satisfaire la curiosité de ses admirateurs nombreux au Maroc?