Trois personnes ont été tuées et quarante ont été blessées à Van, dans l'est de la Turquie, par un attentat à la voiture piégée, jeudi 17 août. L'attaque a visé un commissariat de police situé dans le quartier central, indique Mehmet Parlak, un responsable du gouvernorat local, cité par l'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu. Ce responsable a attribué l'attentat au «groupe terroriste régional», formule par laquelle les autorités désignent le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation rebelle kurde illégale. Les trois personnes tuées étaient toutes des civils et deux des 40 blessés sont des policiers, précise encore Mehmet Parlak. A la suite de l'attentat, des policiers ont arrêté sur les lieux un militant qui était blessé et soupçonné d'avoir amené la voiture piégée devant le commissariat. Ce militant a été conduit au quartier général de la police à Van pour y être interrogé. Des centaines de policiers et de militaires ont été tués lors des attaques quasi-quotidiennes du PKK, depuis qu'un cessez-le-feu entre les rebelles kurdes et les forces gouvernementales a pris fin en 2015. Mais jusqu'ici, les attaques avaient épargné la ville de Van, à population mixte kurde et turque, qui est une destination touristique très populaire. Les attentats se sont poursuivis les dernières semaines, y compris après le coup d'Etat manqué du 15 juillet. Le gouvernement s'est engagé à poursuivre ses opérations pour éliminer le PKK, bien que l'armée soit affaiblie par la purge massive. Par ailleurs, une autre attaque jeudi à la voiture piégée attribuée à la rébellion kurde visant le siège de la police à Elazig, ville de l'est de la Turquie, a fait plusieurs blessés selon l'agence de presse Dogan. Une violente explosion s'est produite dans le jardin du complexe qui a subi de très importants dégâts, selon l'agence. Une attaque similaire a tué deux policiers et un civil dans la nuit à Van, plus à l'est. Les dégâts sont aussi considérables autour du bâtiment de quatre étages, qui comprend des logements pour les familles de policiers, précise Dogan. De nombreuses ambulances, sirènes hurlantes, se sont dirigées vers les lieux de l'explosion, selon les images des chaînes de télévision. Elazig est une province de l'est qui est très majoritairement peuplée de non kurdes et avait été épargnée jusqu'à présent par les combats entre les forces turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène des attaques dans le sud-est à majorité kurde, son champ d'action traditionnel. Lundi dernier, huit personnes - cinq policiers et trois civils - ont été tuées par un attentat à la voiture piégée du PKK contre un poste de police sur une autoroute de Van, située à la frontière avec l'Iran.