Le président sortant du Gabon Ali Bongo Ondimba estime que des dérapages ou des violences sont « à craindre » à l'issue de l'élection présidentielle du 27 août en raison, selon lui, de « la stratégie de l'opposition » qui conteste sa candidature et son éligibilité. « C'est à craindre, parce que c'est la stratégie de l'opposition depuis plusieurs années », a déclaré M. Bongo, candidat à sa propre réélection pour un mandat de sept ans, dans un entretien à un hebdomadaire français qui lui demandait s'il craignait « des dérapages voire des violences » à l'issue du scrutin. L'opposition « commence à chauffer les esprits en annonçant que l'élection ne va pas être transparente, qu'on va lui voler la victoire », poursuit le président sortant. M. Bongo a qualifié de « balivernes » les arguments de ses adversaires, souvent des anciens cadres du pouvoir, affirmant qu'il est un enfant du Nigeria adopté par son père, l'ex-président Ali Bongo décédé en 2009, et qu'il ne peut de ce fait être président de la République en vertu de la Constitution. « S'ils en viennent à ce genre d'arguments -contester mon éligibilité, ma naissance et autres balivernes- cela prouve bien qu'ils reconnaissent que mon bilan est bon (...) Ils appréhendent une campagne honnête, programme contre programme, et préfèrent visiblement la calomnie », a déclaré le président gabonais. La Cour constitutionnelle du Gabon a rejeté la semaine dernière les recours introduits par trois opposants contre sa candidature. La représentante de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne a appelé jeudi les acteurs politiques à « tout faire » pour « éviter tout acte de violence ou toute forme de provocation », dans un climat tendu à l'approche de la présidentielle. A l'approche des élections, les forces de sécurité se font plus présentes à Libreville, avec par exemple des contrôles routiers la nuit. Concernant son bilan au bout de sept ans, le président regrette « de ne pas avoir maintenu le rythme des réformes », notamment pour diversifier l'économie de son pays producteur de pétrole : « Je parlais un jour avec le président Obama de la difficulté de réformer, des embûches... Il m'a répondu: +dans cette situation-là, le meilleur conseil que je puisse vous donner, c'est d'accélérer, pied au plancher+. C'est ce que nous ferons. »