Les travaux du 3ème Sommet des présidents des parlements de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée (AP-UpM) se sont ouverts samedi à Tanger sous le signe «Ensemble pour un avenir commun de l'espace euro-méditerranéen», à l'initiative de la Chambre des représentants. Cette grand-messe parlementaire, tenue sous la présidence du président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, également président de l'AP-UpM, s'est déroulée en présence du président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchemmach, de membres des deux chambres ainsi que de délégations parlementaires d'environ 30 pays et de représentants de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée. S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture de cette session, M. Talbi Alami a assuré que le Parlement marocain ne cesse d'œuvrer à renforcer ce cadre de dialogue et d'adhérer de manière active à sa dynamique, partant de la ferme conviction qu'il constitue pour le Royaume un acquis pour l'action parlementaire commune, soulignant l'importance du dialogue euro-méditerranéen et de la fédération des efforts en vue de soutenir la paix, la sécurité et la stabilité dans la région, renforcer la coopération et consolider le processus démocratique. Le responsable a relevé, dans le même ordre d'idées, qu'il y a une prise de conscience commune par rapport aux questions et défis posés et aux nouvelles menaces auxquelles fait face la communauté internationale, ainsi que par rapport aux mesures à mettre en œuvre pour relever ces défis et à la nécessité de renouveler le dialogue et la concertation afin de promouvoir la paix et la sécurité dans la région. Pour sa part, M. Benchemmach a fait savoir que ce sommet constitue une plateforme de réflexion collective autour de l'avenir de l'espace euro-méditerranéen, en vue d'édifier un espace méditerranéen interculturel incubateur d'un développement partagé dans les domaines de paix, de sécurité et de développement durable, plaçant la protection de l'environnement et la lutte contre les effets des changements climatiques dans la Méditerranée au centre des préoccupations. Dans ce cadre, il a considéré que les problématiques posées aux parlementaires sont liées notamment à «la pluralité culturelle méditerranéenne, la paix, la sécurité et le développement durable», «les changements climatiques et la protection de l'environnement» et «le développement urbain durable, le climat, l'enseignement supérieur et la recherche, et les affaires civiles et sociales». Il a également mentionné les problématiques se rapportant à la réalisation des Objectifs de développement durable à l'horizon 2030, la mise à disposition de «sources d'énergie modernes et durables à des coûts raisonnables» et la transformation des villes et des agglomérations humaines en espaces de paix et de sécurité. De son côté, la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Mbarka Bouaida, a mis l'accent sur le rôle des parlements dans la consécration d'une coopération politique, économique et sociale entre les pays membres de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée (AP-UpM), afin de trouver des solutions communs aux défis auxquels fait face la région et d'édifier un espace de paix et de prospérité pour les peuples des pays du pourtour méditerranéen. Selon Mme Bouaida, la représentation des peuples constitue une responsabilité nationale qui implique la conjugaison des efforts de tous et l'adoption d'une approche concertée permettant de trouver des solutions concrètes aux grandes questions posées. Mise en lumière le rôle des institutions parlementaires dans le renforcement de la communication, du dialogue et de la concertation Quant à Abdelouahed Radi, ex-président de l'Union interparlementaire et de l'AP-UpM, il a souligné que la région euro-méditerranéenne, qui constitue le berceau des valeurs civilisationnelles, démocratiques, intellectuelles et humanitaires, est appelée à jouer un rôle central pour faire face aux défis posés au monde, mettant en lumière le rôle des institutions parlementaires dans le renforcement de la communication, du dialogue et de la concertation entre les pays. Il a aussi estimé que la coopération Nord-Sud est une responsabilité de tous les pays puisqu'elle constitue le seul moyen de promouvoir la sécurité et la stabilité et garantir les conditions de bien-être, de prospérité et de développement durable, loin des conflits et des attitudes déviantes qui ne peuvent en aucun cas aider la communauté internationale à trouver les solutions actuelles et futures aux questions posées. Pour le président du Sénat italien, Pietro Grasso, les difficultés auxquelles fait face la région, notamment celles liées à la grave crise économique, aux flux de réfugiés, au terrorisme et à la protection de l'environnement nécessitent, de façon urgente et impérative, la mise en place d'une nouvelle approche fondée sur l'engagement commun pour la construction d'un espace de paix, de prospérité et de bien-être pour les peuples de la région. Le responsable s'est dit convaincu que la coopération interparlementaire peut être un incubateur de décisions et d'actions intergouvernementales en vue d'édifier un espace euro-méditerranéen où règnent la paix, la sécurité et le développement économique durable. D'autres participants ont souligné que cette rencontre constitue une plateforme idoine de dialogue et de coordination, ajoutant que l'action commune des institutions parlementaires internationales et méditerranéennes devrait servir de base pour faire face aux problèmes posés à la communauté internationale, liés notamment au terrorisme, l'extrémisme, les interventions militaires, la fragilité des systèmes politiques dans de nombreux pays, la crise économique, sociale et sécuritaire, l'immigration clandestine et la prévalence de la logique de la force sur le dialogue et la concertation. Ces graves problèmes, ont-ils noté, requièrent des solutions qui prennent en compte la nécessité de favoriser les conditions du développement durable, l'équité socio-économique et territoriale et le soutien aux instruments démocratiques dans les pays souffrant d'instabilité, tout en accordant une attention particulière aux questions écologiques et au rapprochement des niveaux de développement entre le Nord et le Sud de la planète. Ils ont également estimé nécessaire de promouvoir le dialogue, éviter l'ingérence dans les affaires internes des pays, imposer le respect de la légalité internationale et des décisions onusiennes, consacrer les valeurs de solidarité entre les peuples et opter pour des solutions concertées au service des intérêts des peuples. Concernant la cause palestinienne et les questions libyenne et syrienne, les intervenants ont appelé la communauté internationale à intervenir de façon urgente, à travers l'adoption d'un agenda précis et la mise en place de mécanismes à même de promouvoir la paix et la stabilité dans ces deux pays, soulignant l'impératif de placer ces causes au centre des préoccupations de la communauté internationale. Ils ont, par la même occasion, salué le leadership du Maroc dans la résolution des conflits régionaux, la promotion de la stabilité dans la région et le rapprochement des parties en conflit, afin de faire face au terrorisme, à l'immigration clandestine et au trafic des êtres humains. De même, les participants ont mis en avant l'engagement du Royaume dans le domaine de protection de l'environnement et de lutte contre les effets des changements climatiques, à travers le lancement de plans pionniers, en particulier dans le secteur des énergies renouvelables, et l'organisation du sommet du climat COP22. Le programme de cette session prévoit l'organisation des réunions des commissions permanentes, des groupes de travail et du Bureau, outre l'adoption de la Déclaration du 3ème Sommet des présidents et de la Déclaration finale de la 12ème session plénière de l'AP-UpM, ainsi que l'approbation des recommandations des commissions de l'AP-UpM. L'AP-UpM, qui se réunit en session plénière au moins une fois par an, compte 280 membres répartis à égalité entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée.